L’UE réagit à la menace russe : « mur de drones » et débat sur le gel des avoirs


Principaux renseignements

  • Les dirigeants de l’UE soupçonnent l’implication de la Russie dans les récentes incursions de drones, ce qui a donné lieu à des discussions sur le renforcement des défenses avec un « mur de drones ».
  • Le Premier ministre finlandais, Petteri Orpo, plaide en faveur d’un « mur de drones » – un réseau destiné à détecter, suivre et neutraliser les drones hostiles.
  • Une proposition visant à utiliser les avoirs russes gelés pour financer l’aide à l’Ukraine a suscité un débat parmi les dirigeants de l’UE, tout en étant condamnée par le Kremlin.

Les dirigeants de l’Union européenne se sont réunis à Copenhague pour faire face à la menace croissante que représentent les activités des drones russes. Cette réunion a été motivée par les récentes intrusions de drones non identifiés dans l’espace aérien, qui ont entraîné la fermeture d’aéroports danois.

Plusieurs pays ont promis au Danemark un soutien militaire et des technologies anti-drones, tandis qu’une interdiction nationale des vols de drones reste en vigueur. De nombreux dirigeants de l’UE ont pointé du doigt la Russie pour ce qu’ils perçoivent comme des violations flagrantes de l’espace aérien européen, citant des incursions de drones au-dessus de la Pologne et des survols d’avions de chasse au-dessus de l’Estonie.

« Mur de drones »

Le Premier ministre finlandais, Petteri Orpo, a insisté sur la nécessité d’une préparation accrue, en se prononçant en faveur de la création d’un « mur de drones » – un réseau conçu pour détecter, suivre et neutraliser les aéronefs sans pilote hostiles. Si le Danemark s’est abstenu de blâmer explicitement la Russie pour les incidents survenus dans l’espace aérien, le Premier ministre Mette Frederiksen a laissé entendre qu’un modèle de tactique de guerre hybride était en train d’émerger, nécessitant une réponse européenne décisive.

Le sommet a également permis aux dirigeants européens de discuter d’une proposition controversée : l’utilisation des avoirs russes gelés pour financer un prêt substantiel à l’Ukraine. Si certains dirigeants ont exprimé leur soutien à cette initiative, d’autres sont restés plus prudents. Le Kremlin a rapidement condamné la proposition en la qualifiant de « vol ».

Appels à un renforcement des défenses européennes

La Russie a toujours nié sa responsabilité dans les incidents impliquant des drones au-dessus du Danemark, contesté l’entrée de ses avions de combat dans l’espace aérien estonien et déclaré qu’elle n’avait pas l’intention d’envoyer des drones en Pologne. Néanmoins, ces événements ont intensifié les appels en Europe à renforcer les défenses et à consolider le soutien à l’Ukraine dans sa lutte contre l’invasion russe.

Le président français Emmanuel Macron a souligné la nécessité de mettre en place des systèmes d’alerte préventive et de renforcer la coopération entre les nations européennes. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a suggéré pour la première fois le concept de « mur de drones » le mois dernier à la suite des incursions de drones au-dessus de la Pologne, a souligné le modèle récurrent d’agression russe visant à tester la détermination de l’Europe et à semer la discorde.

Malgré l’absence d’un plan concret précisant les coûts et les détails logistiques, la proposition de « mur de drones » a reçu le soutien du secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, qui l’a jugée à la fois opportune et nécessaire. L’incursion d’un drone dans l’espace aérien polonais a mis en évidence les faiblesses des capacités de défense de l’Europe contre les drones. L’OTAN a déployé des avions de chasse, des hélicoptères et un système de missiles Patriot pour contrer la menace, et a réussi à abattre plusieurs drones.

Kremlin critique l’initiative européenne

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a critiqué l’initiative européenne en faveur d’un « mur de drones », en établissant un parallèle historique et en la qualifiant d’intrinsèquement préjudiciable.

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