Principaux renseignements
- L’interdiction par l’UE du transbordement du GNL russe vise environ 20 pour cent du GNL russe arrivant aux terminaux de l’UE.
- Yamal LNG se prépare à déplacer son point de transbordement de Zeebrugge à l’île de Kildin, où les opérations de transfert de navire à navire augmenteront considérablement en 2025.
- La Norvège et les États-Unis sont devenus les principaux fournisseurs de gaz de l’Europe, la Norvège représentant plus de 30 pour cent et les États-Unis près de 20 pour cent des importations totales.
L’interdiction par l’Union européenne du transbordement de gaz naturel liquéfié (GNL) russe est enfin entrée en vigueur après plus de trois ans de conflit en Ukraine. Cette mesure, qui fait partie du quatorzième train de sanctions de l’UE à l’encontre de la Russie, représente un compromis entre les États membres qui ont hésité à éliminer totalement les importations de GNL russe. Malgré les appels des responsables ukrainiens en faveur d’une approche progressive, l’interdiction ne vise qu’environ 20 pour cent du GNL russe arrivant dans les terminaux de l’UE.
Mise en œuvre et impact
Les principaux centres de transbordement en Belgique et en France, Zeebrugge et Montoir respectivement, se sont engagés à respecter l’interdiction. Notamment, le terminal Fluxys de Zeebrugge avait un accord de longue date avec Yamal LNG pour le transbordement de jusqu’à 8 millions de tonnes de GNL par an. En 2024, Yamal LNG utilisera les terminaux de l’UE pour transborder 3,3 millions de tonnes, Zeebrugge s’occupant de 2,5 millions de tonnes et Montoir du reste.
Évolutions futures
L’efficacité de l’interdiction reste incertaine, car les analystes suggèrent qu’une partie du GNL russe précédemment destiné au transbordement vers des pays tiers pourrait maintenant entrer sur le marché spot européen. Les ventes au comptant ont déjà connu une augmentation, passant de 23 pour cent à 33 pour cent des importations totales en 2024. Yamal LNG, détenu majoritairement par Novatek, se prépare à déplacer son point de transbordement de Zeebrugge à l’île de Kildin, dans la région de Mourmansk. Cette décision implique l’extension des opérations de transfert de navire à navire (STS). Kildin accueille généralement un nombre limité de transferts STS par an, mais ce chiffre devrait augmenter de manière significative en 2025.
Les changements dans l’approvisionnement en gaz
Alors que l’Europe a considérablement réduit sa dépendance à l’égard des importations de gaz russe, avec des volumes passant d’environ 450 millions de mètres cubes par jour à la fin de 2021 à environ 150 millions de mètres cubes par jour actuellement, des discussions sur une résurgence potentielle du gaz russe sont en cours. Des propositions ont été lancées pour réactiver le gazoduc Nord Stream 2, les entreprises américaines jouant le rôle d’intermédiaires entre la Russie et les consommateurs européens. Toutefois, les experts avertissent qu’un tel plan se heurterait à des obstacles réglementaires et ne garantirait pas nécessairement une meilleure sécurité de l’approvisionnement.
Fournisseurs alternatifs
La Norvège et les États-Unis se sont imposés comme les principaux fournisseurs de gaz de l’Europe, remplaçant la Russie en termes de parts de marché. En 2023, la Norvège a fourni 87,8 milliards de mètres cubes de gaz à l’Europe, soit plus de 30 pour cent des importations totales, tandis que les États-Unis ont livré 56,2 milliards de mètres cubes, soit près de 20 pour cent du total.