L’UE annonce la création d’un “véhicule” pour contourner les sanctions à l’encontre de l’Iran

Lundi, la Grande-Bretagne, la Chine, la France, l’Allemagne, la Russie et l’UE ont affirmé dans une déclaration commune qu’elles allaient mettre en place un “véhicule” pour régler les transactions avec l’Iran. L’objectif est de permettre aux entreprises de ces pays de maintenir leurs échanges avec la République islamique, et de contourner ainsi es sanctions américaines qui entreront en vigueur le 4 novembre prochain.

Ces sanctions ont été décidées en mai dernier par le président américain Donald Trump, conjointement avec le retrait des Etats-Unis de l’accord nucléaire qui avait été conclu avec l’Iran en 2015.

“Conscients de l’urgence et de la nécessité d’obtenir des résultats tangibles, les participants ont accueilli favorablement les propositions pratiques visant à maintenir et développer des canaux de paiement, notamment l’initiative de créer un véhicule spécial (SPV) pour faciliter les paiements liés aux exportations iraniennes, y compris le pétrole”, peut-on lire dans leur déclaration commune lue hier soir par Federica Mogherini, la cheffe de la diplomatie européenne (première, en partant de la gauche, sur notre photo), en compagnie de Javad Zarif, le ministre des affaires étrangères iranien (second en partant de la gauche, sur notre photo), en marge d’une assemblée générale des Nations Unies à New York. 

Depuis le retrait des Etats-Unis de l’accord nucléaire iranien, l’UE n’a eu de cesse d’élaborer des plans pour maintenir ses relations commerciales avec l’Iran, et de continuer de lui acheter son pétrole. Des entreprises européennes, dont Total, Siemens, Daimler, Peugeot et Renault, ont déjà annoncé qu’elles avaient suspendu leurs opérations en Iran. 

Une entité juridique pour assurer le règlement des transactions avec l’Iran

La cheffe de la diplomatie de l’Union européenne a expliqué que les Etats membres allaient créer un mécanisme financier, une « entité juridique » pour assurer le règlement des transactions avec l’Iran. Elle s’exprimait à l’issue d’une réunion tenue en marge de l’Assemblée générale annuelle de l’ONU, à laquelle participaient les représentants des pays signataires de l’accord nucléaire iranien, à l’exclusion des Etats-Unis (la France, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie, l’Allemagne et l’Iran). Mme Mogherini a précisé que les détails techniques de ce mécanisme financier étaient encore à l’étude, et que sa création permettrait aux signataires de l’accord nucléaire de 2015 de le maintenir, en dépit du retrait des Etats-Unis. 

Les sanctions produisent déjà des effets en Iran

Bien qu’elles ne seront effectives que dans un mois et demi, les sanctions commencent déjà à produire des effets dans la République islamique. En particulier, les exportateurs de pétrole de l’Iran sont déjà confrontés à une forte baisse de leurs ventes. Les experts de la compagnie pétrolière nationale iranienne d’Etat (National Iranian Oil Co., ou NIOC) ont déjà constaté que les compagnies de transport maritime internationales manifestent

Les sanctions économiques ont aussi déclenché une chute de la parité du rial iranien, qui a perdu près des deux tiers de sa valeur cette année.

Plus