L’UCL a étudié la vie sexuelle de ses étudiants et les pratiques ont bien changé

En cette semaine de « Love week sur le campus de Louvain-La-Neuve, plusieurs actions de sensibilisations sont menées à destination des étudiants. Des étudiants qui ont d’ailleurs fait l’objet d’une étude. Il en ressort que les étudiants sont plus décomplexés par rapport au sexe. Il ne s’agit plus d’un tabou. Mais si les pratiques ont changé par l’évolution technologique, la violence pendant les rapports sexuels reste un problème.

« Depuis les années70, les pratiques bucco-génitales sesont diffusées de manière spectaculaire », explique au Soir, le professeur Jacques Marquet, directeur de l’étude sur la vie sexuelle des étudiants de l’UCL. La finalité? « Faire de la prévention différemment », en sachant que la sexualité des étudiants a beaucoup évolué dans le temps.

D’abord par le fait des avancées technologiques. Le « sexto » est désormais rentré dans les mœurs. Les « djeuns » adorent s’envoyer des messages cochons agrémentés d’une ou deux images voire de vidéos. C’est courant chez les 18-34 ans. 16% des étudiantes disent en avoir reçu « plusieurs fois », 19% disent en avoir envoyé « plusieurs fois ».

L’effet non désiré est le « revenge-porn », une réalité pour les étudiants chez nous, même si plus limitée par rapport aux États-Unis. Cela préoccupe quand même le chercheur de l’UCL qui insiste sur le fait que « la communication autour de la sexualité est en train de changer ».

Violences sexuelles

L’étude remarque aussi une progression de certaines IST (infections sexuellement transmissibles), 10% des étudiants disent en avoir déjà eu une. On retrouve parmi ces IST les mycoses, les infections bactériennes, l’herpès, le fameux papillomavirus (conséquent à des cunnilingus) et enfin le VIH (1%). Le professeur rappelle toutefois que la population étudiante est généralement mieux sensibilisée à ces problématiques, l’information circule plus facilement à l’université qu’ailleurs. Notons qu’une étudiante sur vingt a déjà eu recours à l’IVG et qu’elles sont deux sur cinq à prendre la pilule du lendemain.

L’autre point noir, ce sont les violences dans les rapports sexuels. Une étudiante sur dix dit avoir déjà subi des violences sexuelles. Et enfin il y a l’alcool. Il provoque des effets indésirables au rang desquels on retrouve l’oubli de détails importants, l’absence de protection ou le regret d’être passé à l’acte. Une fille sur deux a connu un de ces effets désirables à cause de sa consommation d’alcool.

Le sexe n’est plus tabou

Pour le reste, l’égalité homme-femme est mieux respectée qu’ailleurs dans la société avance le professeur Marquet. La parité dans l’échange d’images à caractère sexuel le démontre bien. La différence d’âge du premier rapport à tendance à diminuer entre les deux sexes.

Étudiants et étudiantes sont aussi plus ouverts au débat. Le sexe n’est plus quelque chose de tabou. Spécifiquement dans ce milieu éduqué et plus favorisé. La pénétration anale, par exemple, n’est plus un non-dit chez les femmes, alors que cela reste plus difficile à admettre ailleurs dans la population. Tous sont plus loquaces par rapport à leur sexualité.

Le professeur entend toutefois agir sur cinq axes: les IST, car si le VIH et le moyen de s’en prémunir sont connus, c’est beaucoup moins le cas des autres infections. Ensuite, les violences dans les rapports conjugaux, la contraception, l’alcool et l’usage des images.

Quant à la « Love week », elle se poursuivra toute la semaine avec des actions de sensibilisation. Un dépistage gratuit sera aussi organisé ce jeudi au Service d’aide de l’Université de 10 à 16 heures.

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