L’OTAN produit moins de munitions que la Russie, mais souhaite augmenter sa production


Principaux renseignements

  • La Russie produit beaucoup plus de munitions que l’OTAN.
  • L’OTAN s’efforce d’augmenter sa capacité de production.
  • L’Ukraine a besoin d’une grande quantité de munitions pour assurer sa défense.

Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises au sujet de l’écart important entre la production de munitions de la Russie et celle de l’alliance occidentale. Il affirme que la Russie produit en trois mois seulement l’équivalent d’une année de munitions pour l’OTAN, ce qui souligne l’avantage considérable de Moscou dans ce domaine crucial.

Bien qu’il soit difficile de vérifier les affirmations de Rutte en raison de la nature confidentielle des données relatives à la production militaire, les estimations des experts suggèrent que la production de munitions de la Russie pourrait effectivement être quatre fois supérieure à celle de l’OTAN en 2024. Cette disparité s’explique par l’augmentation substantielle de la production de munitions de la Russie depuis son invasion de l’Ukraine en 2022, dépassant ainsi ses homologues occidentaux.

Comparaison de la production de munitions

Les analystes estiment que la Russie a produit ou remis à neuf environ 4,5 millions d’obus d’artillerie en 2024, principalement des obus de 122 mm et 152 mm. Ces derniers sont nettement moins chers à produire que l’obus de 155 mm, conforme à la norme de l’OTAN, ce qui souligne encore l’avantage de la Russie en termes de coûts. En outre, la Russie bénéficie probablement de stocks importés, dont des millions d’obus fournis par la Corée du Nord, comme l’indiquent des rapports de renseignement ayant fait l’objet d’une fuite.

En revanche, la capacité de production de munitions de l’OTAN est nettement inférieure. Bien que les estimations varient, les alliés européens et les États-Unis réunis devraient produire environ 1,2 million d’obus en 2024. Toutefois, l’OTAN s’emploie activement à combler cet écart, en visant une augmentation significative de la production en 2025.

Objectif de l’augmentation de la production

La Commission européenne a fixé un objectif de 2 millions de cartouches par an, tandis que les États-Unis visent 100 000 cartouches par mois d’ici octobre. D’autres alliés investissent également dans l’amélioration de la chaîne d’approvisionnement. La réalisation de ces objectifs réduirait considérablement l’écart avec la Russie, mais les difficultés rencontrées par le passé pour atteindre les objectifs de production soulèvent des inquiétudes quant à leur faisabilité.

La question cruciale reste la suivante : l’OTAN sera-t-elle en mesure de fournir à l’Ukraine des munitions suffisantes pour soutenir sa résistance ? Les besoins de l’Ukraine sont considérables, estimés à environ 200 000 cartouches par mois pour contrer efficacement les offensives russes. Si l’initiative dirigée par la République tchèque a permis d’obtenir 1,6 million d’obus pour l’Ukraine et vise à se poursuivre jusqu’en 2026, on ne sait toujours pas quelle proportion de la production accrue de l’OTAN atteindra en fin de compte les lignes de front en Ukraine.

Défis à venir

L’Occident est confronté à une tâche ardue pour égaler la production de munitions de la Russie, en dépit d’une économie nettement plus importante. Surmonter les goulets d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement et sécuriser les composants essentiels tels que les explosifs restent des obstacles importants. Le succès des efforts de l’OTAN pour combler ce fossé critique influencera directement la trajectoire du conflit en Ukraine.

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