Principaux renseignements
- Les prisons belges souffrent de surpopulation car il y a plus de détenus que de places disponibles.
- Une nouvelle loi vise à réduire la surpopulation carcérale en donnant la priorité aux peines alternatives et aux peines plus courtes.
- La libération anticipée et la surveillance électronique sont des options pour les personnes éligibles en vertu de la nouvelle loi, avec des exceptions pour les crimes graves.
Les prisons belges surpeuplées sont confrontées à une crise urgente : plus de 13 700 détenus dépassent la capacité d’accueil d’un peu plus de 11 000. Cette situation désastreuse contraint de nombreux détenus à dormir à même le sol et retarde l’incarcération d’environ 4 000 personnes condamnées dont la peine a été reportée. Pour remédier à ce problème, la ministre de la Justice, Annelies Verlinden, a proposé une loi temporaire visant à atténuer la surpopulation carcérale.
Libération anticipée et surveillance électronique
La loi donne la priorité aux peines alternatives pour les condamnations allant jusqu’à trois ans, exigeant des juges qu’ils justifient toute décision d’imposer une peine d’emprisonnement. Pour les peines inférieures à six mois, les juges sont tenus de proposer des alternatives à l’incarcération. Cette approche renverse la politique mise en œuvre par le prédécesseur de Verlinden, qui imposait l’emprisonnement pour toutes les peines inférieures à trois ans.
En vertu de la nouvelle loi, les personnes condamnées à des peines inférieures ou égales à trois ans peuvent bénéficier d’une libération anticipée après avoir purgé un tiers de leur peine, voire plus tôt si elles sont placées sous surveillance électronique. Les directeurs de prison peuvent conseiller les juges sur les possibilités de libération anticipée pour les peines plus longues, supérieures à six mois, à l’exception des personnes condamnées pour terrorisme ou délits sexuels.
Projet de loi révisé après un incident tragique
Le projet de loi a d’abord été approuvé en première lecture, mais a fait l’objet d’un amendement crucial à la suite de l’incident tragique survenu à Houthalen-Helchteren, où un homme en liberté conditionnelle prolongée a mis le feu à sa compagne. Cet amendement empêche les auteurs de crimes graves tels que la violence domestique, l’inceste et la maltraitance des enfants de purger leur peine à domicile sous surveillance électronique, même si les victimes y consentent.
Le projet de loi révisé est maintenant prêt à être approuvé par l’ensemble de l’assemblée parlementaire.

