L’Italie bascule dans le camp anti-vaccination

Le gouvernement italien a supprimé lavaccination obligatoire pour les enfants scolarisés pour au moins unan. De cette manière, les autorités italiennes reviennent sur unemesure qu’avait introduite le gouvernement précédent conduitpar le Partito Democratico en réaction à une épidémie derougeole, provoquant plus de 5.000 contaminations.

La coalition gouvernementale dumouvement Cinq Etoiles (M5S) et de la Lega Nord d’extrème-droite estcontre la vaccination obligatoire qui, selon le vice-Premier ministreMatteo Salvini, serait dangereuse et même nuisible.

Ghana

Le Partito Democratico avait imposéaux parents de faire subir à leurs enfants 10 vaccinations, parmilesquelles la rougeole, la polio et le tétanos. Selon l’actuellecoalition, cette mesure exclurait un certain nombre d’enfants del’enseignement. En outre, la coalition fait remarquer que les parentsdoivent avoir la responsabilité des vaccinations de leurs enfants.

Divers médecins et scientifiques ontexprimé leur inquiétude en ce qui concerne cet amendement. Ilscraignent que l’Italie ne fasse un grand pas en arrière sur le plande la santé publique.

Les scientifiques font remarquer quesur le plan des vaccinations, l’Italie a été longtemps en retardpar rapport aux autres nations civilisées. On ajoute même que dansce domaine, le pays est à la traîne par rapport à des pays commele Ghana.

« Ces dernières années,cependant, une amélioration a pu se dessiner », expliquent lesmédecins. « La position du gouvernement actuel risque de mettreà mal ce progrès. »

« Un niveau élevé de vaccinationveille à ce que les maladies contagieuses ne se transmettent pas ausein de la population. En Italie, seulement 83% des personnes sontvaccinées contre la rougeole, alors que les médecins aspirent à untaux de 95%. »

Autisme

« Des campagnes avec desinformations fausses, ajoutées au fait que les populations n’ont pasconnu d’épidémies importantes, pourraient expliquer la baisse depopularité des vaccinations », disent les observateurs. « Lesscientifiques soulignent cependant qu’aucun argument médical ourationnel ne peut être avancé contre la vaccination des enfants. »

« Robero Burioni, professeur devirologie et de microbiologie, insiste par contre sur le fait que lalégislation sur les vaccinations devrait être renforcée. Lesenfants qui ne sont pas vaccinés risquent de mettre en danger leurscamarades de classe. Ils représentent également un risque pour lesenfants trop jeunes pour être vaccinés. »

Sur le plan de la vaccination, l’Italieest devenue un des pays les plus sceptiques d’Europe. Le pays estapparu en effet particulièrement sensible aux positions du médecinà la mauvaise réputation, Andrew Wakefield, qui à la fin dusiècle dernier, prétendait que la combinaison de vaccinationscontre la rougeole, les oreillons et la rubéole pourrait être liéau risque d’autisme.

Les découvertes de Wakefield ont étérejetées et il a même été radié de l’ordre britannique desmédecins, mais les suppositions concernant l’autisme ont subsisté.Il y a 6 ans, un tribunal de Rimini a même jugé que l’autisme d’unenfant avait été causé par une combinaison de vaccins. Trois ansplus tard, ce jugement a été cependant annulé en appel.

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