Principaux renseignements
- L’Irak est confronté à un double défi énergétique : la pénurie de gaz naturel et les problèmes d’exportation de pétrole brut.
- L’Irak négocie l’acquisition de deux unités flottantes de regazéification d’ici le début du mois de juin afin de remédier à la pénurie d’importations de gaz naturel.
- Le ministre irakien du pétrole prévoit de reprendre les exportations de brut de la région semi-autonome du Kurdistan d’ici une semaine, mais les producteurs de pétrole kurdes ont besoin d’éclaircissements sur les compensations et les accords contractuels.
L’Irak est actuellement confronté à un double défi énergétique : une pénurie de gaz naturel et la recherche de nouveaux marchés pour ses exportations de pétrole brut. Cette situation survient sous la pression de l’OPEP et des retombées de la décision américaine de ne pas renouveler une dérogation permettant à l’Irak d’importer de l’électricité d’Iran. La suppression de cette dérogation, qui visait à pousser l’Iran à négocier un accord sur le nucléaire, a laissé l’Irak à la recherche d’autres sources de gaz pour répondre à sa demande croissante d’électricité.
Au niveau national, l’Irak satisfait environ 60 pour cent de ses besoins en gaz naturel grâce à sa production, les 40 pour cent restants étant couverts par les importations. Toutefois, pendant les périodes de forte demande, cette dépendance à l’égard des importations atteint 50 pour cent. Pour remédier à cette situation, l’Irak négocie avec plusieurs entreprises l’acquisition de deux unités flottantes de stockage et de regazéification d’ici le début du mois de juin. Ces unités, capables de convertir le gaz naturel liquéfié en gaz utilisable, seront positionnées près du port du Golfe de Khor al-Zubair à Basra.
L’escalade de la demande de gaz pousse l’Irak à agir
En outre, l’Irak a lancé un appel d’offres pour une plateforme de regazéification fixe dans le port de Grand Faw, dans le sud du pays. Simultanément, le pays entreprend des efforts pour minimiser le brûlage de gaz à la torche, en vue d’un arrêt complet d’ici 2028. Cette stratégie vise à réduire la dépendance à l’égard des importations dans un contexte d’escalade de la demande.
L’Irak et le Kurdistan négocient les conditions d’exportation
Au-delà des pénuries de gaz, l’Irak est également engagé dans des discussions avec les compagnies pétrolières opérant dans la région semi-autonome du Kurdistan en vue de reprendre les exportations de brut. Le ministre irakien du pétrole prévoit une reprise d’ici une semaine. Toutefois, les représentants des producteurs de pétrole kurdes ont déclaré qu’ils avaient besoin de plus de clarté en ce qui concerne les compensations et les accords contractuels pour le redémarrage des exportations. L’Irak s’est engagé à respecter son quota OPEP+ après la reprise des exportations par l’oléoduc du Nord, mais il n’a pas encore précisé comment cet équilibre serait atteint.
Le problème de la contrebande illégale de pétrole par l’Iran, qui utilise de faux documents irakiens pour transporter le pétrole de contrebande, ne fait qu’aggraver ces difficultés. Le ministre irakien du pétrole a révélé que les forces navales américaines avaient intercepté dans le Golfe des pétroliers portant des manifestes d’expédition irakiens, pour découvrir ensuite qu’il s’agissait de navires iraniens utilisant des documents frauduleux. Cette révélation met en lumière la pratique de longue date de l’Iran qui consiste à utiliser l’Irak comme canal pour obtenir un soutien économique dans le cadre des sanctions.
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