L’institut de recherche DIW prévoit une reprise progressive de l’économie allemande dans les années à venir


Principaux renseignements

  • Après deux années de récession, l’économie allemande devrait connaître une reprise progressive. C’est ce qui ressort des prévisions conjoncturelles du DIW Berlin (Deutschen Instituts für Wirtschaftsforschung).
  • Si les politiques budgétaires expansives sont le moteur de la résurgence initiale, il est essentiel de s’attaquer aux problèmes structurels sous-jacents pour assurer une croissance durable.
  • Malgré des défis tels que l’affaiblissement du secteur des exportations et l’augmentation des coûts, l’économie mondiale fait preuve de résilience et une croissance modérée est prévue dans les principales régions au cours des prochaines années.

L’économie allemande est sur le point de se redresser progressivement après deux années consécutives de récession. Alors que cette année verra une croissance minimale de 0,2 pour cent, le DIW Berlin prévoit une reprise significative en 2026 et 2027, avec des taux de croissance projetés à 1,3 pour cent et 1,6 pour cent respectivement.

Moteurs de la résurgence

Cette résurgence est en grande partie due aux politiques fiscales expansives du gouvernement allemand, qui visent à contrer les défis posés par l’affaiblissement du secteur du commerce extérieur. Si ces mesures donnent un coup de pouce temporaire, elles ne s’attaquent pas aux problèmes structurels sous-jacents auxquels l’économie est confrontée.

Les dépenses publiques consacrées aux infrastructures, à la défense et à la protection du climat, ainsi que l’augmentation de la consommation publique, jouent un rôle de plus en plus important dans la stimulation de l’activité économique. Ces investissements publics devraient contribuer à la croissance de manière plus significative que la consommation privée, qui a été modérée en raison des préoccupations des consommateurs concernant la sécurité de l’emploi et l’incertitude économique.

Baisse de l’optimisme

Toutefois, l’optimisme initial concernant la capacité du gouvernement à favoriser la croissance à long terme s’est estompé parmi les entreprises. Les incertitudes concernant les politiques économiques ont conduit les entreprises à reporter leurs investissements. Néanmoins, on s’attend à ce que l’augmentation de la demande publique finisse par stimuler l’investissement privé.

Le secteur des exportations de l’Allemagne est confronté à des défis en raison d’une croissance modérée et d’un éloignement des schémas traditionnels du commerce mondial. Malgré une résolution partielle du différend commercial avec les États-Unis, l’économie allemande est de moins en moins intégrée au marché mondial. Cette tendance, associée à l’augmentation des coûts de production et de l’énergie, ainsi qu’aux pénuries de main-d’œuvre, érode la compétitivité de l’Allemagne.

Secours temporaire

Le président du DIW, Marcel Fratzscher, souligne que la reprise prévue ne doit pas être interprétée comme un retournement définitif. Il souligne le rôle crucial joué par les interventions gouvernementales et les mesures d’allègement temporaires.

Pour parvenir à une croissance durable, M. Fratzscher insiste sur la nécessité d’accroître les investissements privés, d’améliorer la productivité et de transformer rapidement les secteurs économiques clés. Il propose de réformer le système fiscal, en ciblant particulièrement les grandes fortunes, les héritages et les plus-values immobilières, tout en préconisant l’élimination des subventions inefficaces.

La résilience dans l’économie mondiale

Malgré les défis posés par les politiques commerciales américaines, l’économie mondiale s’est avérée plus résistante que prévu. Si l’augmentation des droits de douane américains a eu un impact sur de nombreuses économies, le commerce international reste étonnamment robuste, en particulier en Asie. Les récents accords commerciaux conclus entre les États-Unis et leurs principaux partenaires ont atténué l’incertitude et amélioré le climat des affaires dans le monde entier. En outre, les mesures fiscales mises en œuvre dans différents pays soutiennent l’activité économique intérieure.

Bien que l’économie américaine ait affiché une croissance solide jusqu’à présent, elle devrait connaître un ralentissement vers la fin de l’année, en partie à cause de la fermeture du gouvernement. La zone euro connaît une croissance modérée, alimentée par la hausse des salaires réels, mais elle est confrontée à des vents contraires dus à la force de l’euro. La croissance de la Chine sera probablement légèrement inférieure à son objectif de 5 pour cent en raison de la faiblesse de la demande intérieure et des droits de douane américains. Dans l’ensemble, l’économie mondiale devrait croître de 3,3 pour cent cette année, avec des prévisions de 3 pour cent et 3,2 pour cent pour 2026 et 2027 respectivement.

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