Principaux renseignements

• L’indice PMI manufacturier chinois a atteint 50,5 en août, indiquant la plus forte croissance en cinq mois et suggérant une expansion du secteur.
• Malgré cette évolution positive, la reprise reste inégale, l’activité des usines se contractant selon une enquête officielle pour le cinquième mois consécutif.
• Les fabricants sont confrontés à une hausse des coûts des intrants en raison de l’augmentation des prix des matières premières, et tandis que certaines entreprises augmentent les prix de production, d’autres ont du mal à répercuter ces dépenses plus élevées en raison d’une concurrence intense.

Le secteur manufacturier chinois a connu en août sa plus forte croissance depuis cinq mois, selon une enquête privée publiée lundi. Le RatingDog China General Manufacturing PMI est passé de 49,5 en juillet à 50,5, dépassant les prévisions des analystes qui tablaient sur 49,7. Ce résultat positif indique une expansion du secteur, tout chiffre supérieur à 50 étant synonyme de croissance.

Bien qu’encourageant, ce résultat contraste avec une enquête officielle publiée dimanche qui a montré que l’activité des usines s’est contractée pour le cinquième mois consécutif. Le fondateur de RatingDog, Yao Yu, a noté que si l’industrie manufacturière contribue à la reprise économique, le rebond reste inégal.

Il a averti que la durabilité de cette amélioration dépendait de plusieurs facteurs : la stabilité des exportations et la reprise potentielle de la demande intérieure.

Forte croissance des nouvelles commandes

Malgré une cinquième baisse mensuelle consécutive des nouvelles commandes à l’exportation, la croissance globale des nouvelles commandes a atteint son niveau le plus élevé depuis mars. Cette poussée a entraîné une accumulation de travaux inachevés, le taux d’augmentation atteignant son plus haut niveau depuis six mois.

Les fabricants sont toutefois restés prudents en matière d’embauche, optant pour des réductions de personnel pour le cinquième mois consécutif. Cette situation reflète les efforts déployés par la Chine pour remédier à la surcapacité industrielle.

Augmentation des coûts des intrants

Les coûts des intrants ont augmenté à leur rythme le plus élevé depuis novembre 2024, même s’ils sont restés inférieurs à la moyenne historique. La hausse des prix des matières premières a été citée comme le principal moteur de ces dépenses accrues.

Face à la hausse des coûts, certains fabricants ont augmenté leurs prix de production tandis que d’autres ont eu du mal à répercuter ces dépenses plus élevées en raison d’une concurrence intense, ce qui s’est traduit par des prix de vente moyens inchangés pour le mois d’août.

Les défis de la chaîne d’approvisionnement

Les chaînes d’approvisionnement ont continué à faire face à des défis, les délais de livraison des fournisseurs s’allongeant pour le sixième mois consécutif. Les répondants ont attribué cet allongement aux retards d’expédition et aux contraintes logistiques.

Malgré ces obstacles, les directeurs d’usine restent optimistes quant aux perspectives de production, l’optimisme atteignant son plus haut niveau depuis mars. Ces perspectives positives s’expliquent par l’espoir d’une amélioration de la situation économique et par les plans d’expansion des entreprises qui génèrent de nouvelles ventes.

Les vents contraires de l’économie se profilent au second semestre

Toutefois, les économistes préviennent que les fondamentaux économiques sous-jacents pourraient se détériorer au cours du second semestre de l’année. Des facteurs tels que les droits de douane américains, un ralentissement potentiel dû à la concentration des expéditions en amont de ces droits de douane et la stagnation continue du secteur immobilier pourraient peser sur l’élan de la croissance. (uv)