Key takeaways
- L’intelligence artificielle (IA) génère 2 600 tonnes de déchets électroniques en 2023, et pourrait produire jusqu’à 5 milliards de tonnes d’ici 2030.
- Les composants électroniques tels que les cartes mère et les puces sont la majorité des déchets électroniques générés par l’IA.
- Les substances nocives présentes dans ces composants contribuent à leur dangerosité, notamment du mercure, des PCB et certains gaz à effet de serre.
L’impact environnemental de l’intelligence artificielle (IA) dépasse la simple génération de texte et d’images. Une étude récente publiée dans Nature met en lumière le problème de la pollution engendrée par l’IA, notamment en termes de déchets électroniques. D’ici 2030, entre 1,2 et 5 milliards de tonnes de déchets électroniques pourraient être produits, soit l’équivalent de 20 milliards de smartphones jetés entre 2020 et 2030.
Les recherches scientifiques
Des scientifiques de l’Académie des sciences de Chine et de l’Université de Cambridge ont effectué cette étude, qui a été publiée dans la revue scientifique Nature Computational Science. Les “déchets d’équipements électriques et électroniques” (DEEE) sont le principal problème soulevé par cette étude. Ces déchets comprennent une variété d’appareils, comme les électroménagers, les écrans et les téléphones, mais surtout, ce sont les composants électroniques tels que les cartes mère et les puces qui constituent la majorité des DEEE générés par l’IA.
Les conséquences environnementales
La présence de substances nocives dans ces composants électroniques contribue à leur dangerosité. D’après le Ministère de l’Écologie, on trouve notamment du mercure, des PCB et divers gaz à effet de serre dans les déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE). Le secteur technologique est connu pour son rythme effréné d’innovation et de concurrence, conduisant à une obsolescence rapide des produits. Une carte électronique est rapidement remplacée par un modèle plus performant, et l’essor de l’IA générative nécessite de plus en plus de ressources, accélérant ainsi cette course aux composants les plus puissants.
Les prévisions et les pistes d’amélioration
En 2023, l’IA générative a déjà généré près de 2 600 tonnes de DEEE. D’après l’étude, si aucune mesure n’est prise, le pire scénario envisagé par les chercheurs multiplie par 1 000 cette quantité de déchets en 2030, atteignant 2,5 millions de tonnes, soit l’équivalent de 10 milliards de smartphones jetés sur une seule année. Cette augmentation exponentielle est due à la démocratisation de l’intelligence artificielle dans les prochaines années.
Une meilleure gestion des déchets électroniques est nécessaire pour atténuer cet impact environnemental. L’Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (UNITAR) prévoit 82 millions de tonnes de DEEE au niveau mondial en 2030, prenant en compte tous les types de DEEE.
Cependant, l’étude propose également un scénario alternatif plus optimiste, avec une réduction des DEEE de 16 à 86 pour cent. Plusieurs pistes sont explorées pour atteindre cet objectif : le recyclage des composants électroniques, la réduction du nombre de composants utilisés et leur optimisation pour réduire l’obsolescence.
Les conclusions des chercheurs
Les chercheurs insistent sur l’importance d’une gestion proactive des déchets électroniques face à l’évolution des technologies de l’IA générative. La mise en œuvre de stratégies d’économie circulaire tout au long de la chaîne de valeur de l’IA pourrait permettre de réduire significativement la production de déchets électroniques.
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