En 2016, l’Allemagne a connu son plus fort nombre de naissancesdepuis 1996, qui est largement imputable à l’arrivée massive de migrants dans lepays. C’est aussi une excellente nouvelle pour ce pays de 82 millions d’habitantsconfronté au vieillissement de sa population.
Selon Destatis, l’office de statistiques fédéral allemand, 792 131bébés sont nés en Allemagne en 2016soit une hausse de 7 % entre 2015 et2016. Cette hausse de la natalité est essentiellement liée à lahausse de l’immigration dans le pays, intervenue depuis 2015. Cette année-là,890.000 réfugiés sont arrivés en Allemagne.
Selon l’office de statistiques allemand, 184 700, soit 23% des bébés nés en 2016, l’ont été de mères non-allemandes. Le nombre de ces bébésa augmenté de 25 % par rapport à 2015. Destatis note d’ailleurs que « le nombrede femmes provenant de pays avec un taux de natalité traditionnellement fort »a augmenté au cours de cette période. Toutefois, on observe également unehausse de 3 % des bébés nés de mères allemandes.
Le rapport indique que l’amélioration des conditionséconomiques, et l’augmentation des avantages sociaux favorisent la natalité. Lesfemmes âgées de 30 à 37 ans sont maintenant plus susceptibles d’avoir desenfants que lors des périodes où elles étaient plus jeunes. Le taux de fertilité de l’Allemagne a également atteint sonplus haut niveau depuis 1973, s’établissant à 1,59. Néanmoins, il demeure encoreen deçà de la moyenne européenne, fixée à 1,60. Les experts rappellent que pourassurer le renouvellement de la population, ce ratio devrait être de 2,1.
Un retard de baby boom
Ce regain de natalité est une bonne nouvelle pour l’Allemagne,aux prises avec le déclin de sa population. En 2016, on comptait 21 % depersonnes âgées de plus de 65 ans dans le pays. Parallèlement, la proportion decitoyens de moins de 25 ans a baissé de 6 % depuis 1991.
Ce phénomène s’explique par un décalage temporel dubaby-boom en Allemagne. En France et au Royaume-Uni, le baby-boom a débuté dèsla fin de la seconde guerre mondiale, expliquele journal la Tribune. Mais en Allemagne, on n’a commencé à observer unregain de naissance qu’à partir de 1952. En outre, le baby-boom allemand s’estachevé plus rapidement que celui des 2 autres pays, au milieu des années 1960.De plus, l’intégration de l’ex-Allemagne de l’Est est également à l’origine d’unebaisse de la natalité allemande entre 1990 et 1991. En effet, le taux defécondité des femmes est-allemandes s’est effondré.
A terme, c’est la croissance allemande qui sera affectée
L’année dernière, la Bundesbank, la banque centrale allemande,a publié un rapport indiquant que ce vieillissement risquait d’entraverla croissance économique du pays, en dépit de l’immigration. Il expliquaitque la population en âge de travailler du pays allait se réduire de 2,5millions de personnes d’ici 2025. En conséquence le potentiel de croissance,qui a été de 1,25 % par an entre 2011 et 2016, devrait tomber à moins de 1 %sur la prochaine décennie.
L’Institution concluait que l’immigration et la productivité élevée des travailleurs les plus âgés ne pourraient pas totalement compenser les effets négatifs de cette évolution démographique.