L’homme est-il fondamentalement bon ou mauvais?

[PICTURE|sitecpic|lowres] 

Les humains sont-ils fondamentalement bons ou mauvais ? Pendant des millénaires, des philosophes ont conclu que les hommes étaient des êtres fondamentalement bons mais qu’ils étaient corrompus par la société, ou au contraire, qu’ils étaient mauvais au départ, mais que la société les dotait d’une morale salvatrice. Une façon de trancher ce problème serait d’examiner les bébés, parce que ce sont des êtres humains purs qui n’ont pas encore subi d’influence culturelle qui pourrait dénaturer leur personnalité à l’avenir.

Tom Stafford de la BBC rapporte ainsi les résultats d’une récente étude menée à l’Université de Yale, qui a montré que les bébés avaient le sens du bien et du mal. Les chercheurs ont contourné le problème de l’incapacité des bébés à s’exprimer en observant qu’ils avaient tendance à chercher à se rapprocher des choses qu’ils voulaient ou qu’ils aimaient, et qu’ils regardaient plus longuement les choses qui leur causaient de la surprise.

Ils ont mis au point une petite scène avec des personnages de formes géométriques colorées. Dans leur scénario, l’une des formes essayait de grimper la pente d’une colline, mais elle retombait à chaque fois. Une autre forme tentait de l’aider tandis que la troisième cherchait à l’en empêcher, en la repoussant. Après ce petit spectacle, on a laissé aux enfants la possibilité de se rapprocher de la figure aidante ou de la contrariante, et les chercheurs ont constaté que les bébés recherchaient plutôt à se rapprocher de la première.

Les chercheurs menèrent une seconde expérience. Ils montrèrent un nouveau spectacle avec les formes aux bébés. Cette fois-ci, la forme qui voulait grimper la colline devait choisir entre se rapprocher de la forme qui voulait l’aider, ou de celle qui voulait l’en empêcher. Ils constatèrent que lorsque cette forme se rapprochait de celle qui voulait l’empêcher de grimper la colline, les enfants la regardaient beaucoup plus longtemps, manifestant ainsi leur surprise, comme s’ils comprenaient qu’il n’était pas naturel de chercher à se rapprocher d’une figure contrariante. Tout se passait donc comme si les enfants avaient déjà des notions de la façon dont les gens devaient se comporter. Ils parvenaient à interpréter les comportements des formes, et ils préféraient la forme la plus généreuse à l’autre.

Les esprits chagrins objecteront que les enfants pourraient aussi avoir manifesté qu’ils sont intéressés et qu’ils s’attendent à ce que les autres soient pareils, et ils se pourraient qu’ils aient raison. Cependant, cette expérience montre que très tôt dans notre histoire, nous sommes capables de percevoir les motivations des gens qui nous entourent et que nous manifestons une préférence instinctive pour les intentions amicales sur les mauvaises.

Plus