Jean Muls assigne en justice Bpost et son ancien dirigeant Dirk Tirez, apprend la RTBF. L’ancien numéro 2 de l’entreprise postale juge son licenciement abusif.
Dans l’actu : Jean Muls contre-attaque.
- L’ex-numéro 2 estime que son employeur et son ancien patron ont voulu le faire taire en provoquant son licenciement, dans l’affaire de la concession presse.
- La concession presse est un contrat pour la redistribution de journaux dans les boîtes aux lettres via lequel de généreux subsides sont accordés. À l’époque, on parle de 170 millions d’euros par an.
- Pour rappel, comme l’a montré le livre « Bpost Hold-Up« , écrit par nos journalistes Wouter Verschelden et Emmanuel Vanbrussel, Bpost est accusée de fraude pour s’être arrangée avec certains éditeurs de presse et son principal concurrent, pour décrocher le fameux contrat.
- « La chronologie des faits et des événements dans ce dossier permettent de conclure que bpost a mis fin au contrat de M. Muls à titre de représailles, car M. Muls avait soulevé en interne, en tant que lanceur d’alerte, la question de la collusion dans le dossier relatif à l’attribution de la distribution des journaux et il avait manifesté sa volonté d’enquêter plus en avant ce dossier. De ce fait, il existe donc un abus du droit de licenciement« , précise l’assignation en justice.
L’essentiel : ce que demande Jean Muls.
- À l’ancien patron Dirk Tirez, Jean Muls demande un euro symbolique mais surtout des explications. Il estime que l’ancien numéro 1 connaissait déjà la fraude, au moment de lui passer le dossier du contrat presse, sans ne lui avoir rien dit.
- À Bpost, Jean Muls demande 17 semaines de salaire non payé, une prime de rendement et une indemnité pour licenciement abusif d’un lanceur d’alerte. En tout, il s’agirait d’une somme de 200.000 euros.
- Pourtant, l’indemnité de départ de Jean Muls n’était déjà pas mince au moment de son licenciement. L’ancien numéro 2 a perçu 619.000 euros, alors qu’il n’est resté que quelques mois au sein de l’entreprise. En effet, l’ancien responsable pour la Belgique de Bpost a été engagé en janvier 2022 et licencié dès le mois d’octobre.