Principaux renseignements
- L’Europe est toujours aux prises avec sa dépendance à l’égard de l’armement américain de pointe.
- Dix-neuf pays européens dépendent du système de défense antimissile américain Patriot.
- Le Royaume-Uni dépend des États-Unis pour les missiles qui transportent ses ogives nucléaires et a opté pour le chasseur furtif de cinquième génération F-35 fabriqué par les États-Unis.
Les États-Unis ont exprimé leur souhait de voir les pays européens continuer à acheter des systèmes d’armes américains. Cette demande intervient alors que l’Europe s’inquiète de plus en plus de la diminution du soutien américain à la défense européenne.
Les récentes actions de l’administration Trump, notamment l’arrêt temporaire des transferts d’armes vers l’Ukraine et les signaux d’une implication réduite dans les questions de sécurité européenne, ont incité les nations européennes à chercher des solutions alternatives. Elles réagissent en augmentant massivement leurs dépenses de défense – un montant sans précédent de 800 milliards d’euros – et en poussant à l’expansion de la production nationale d’armes pour renforcer la sécurité collective.
Armement américain avancé
Malgré cette évolution vers l’autosuffisance, l’Europe est toujours aux prises avec sa dépendance à l’égard de l’armement américain de pointe. Si des progrès ont été réalisés dans le développement d’armes moins sophistiquées, comme les obus d’artillerie, qui se sont avérés cruciaux sur le champ de bataille ukrainien, la dépendance à l’égard des États-Unis persiste pour les systèmes plus avancés, selon une analyse du Kyiv Post.
Par exemple, dix-neuf pays européens s’appuient sur le système de défense antimissile américain Patriot. Bien que l’Europe possède son propre système de défense antiaérienne SAMP/T avec des capacités comparables sur le papier, elle n’a pas la grande expérience des Patriot. Les performances supérieures de certaines armes américaines, combinées à la volonté de minimiser les coûts élevés de la recherche et du développement, ont contribué à cette dépendance.
Préférence pour les avions de combat américains
Le système d’armes nucléaires Trident du Royaume-Uni en est un excellent exemple. Bien qu’indépendant sur le plan opérationnel, le Royaume-Uni dépend des États-Unis pour les missiles qui transportent ses ogives nucléaires. Ces missiles sont construits et entretenus par les États-Unis. En outre, treize pays européens, dont le Royaume-Uni et l’Allemagne, ont récemment opté pour l’avion de combat furtif de cinquième génération F-35, fabriqué par les États-Unis, en raison de l’absence d’alternatives viables.
Cette tendance à l’acquisition d’armements américains, même dans les cas où il existe des programmes de développement européens conjoints, met en évidence les défis auxquels l’Europe est confrontée pour s’affranchir de sa dépendance à l’égard de la technologie américaine en matière d’armement. La récente décision du Royaume-Uni d’acheter davantage de F-35 au lieu de l’Eurofighter Typhoon, développé conjointement, risque de provoquer des frictions avec l’Allemagne, partenaire clé du programme Eurofighter.
Il convient toutefois de noter que les entreprises de défense britanniques ont apporté des contributions significatives au programme F-35. Les sources militaires britanniques restent confiantes dans leur capacité à exploiter ces chasseurs indépendamment des États-Unis, quelle que soit la position de Washington.
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