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L’Europe et les États-Unis pourront-ils finalement éviter la récession en 2024 ?

L’Europe et les États-Unis pourront-ils finalement éviter la récession en 2024 ?
Getty Images

Le consensus commence à s’effriter. Plusieurs grandes banques envisagent désormais une récession aux États-Unis pour le premier semestre 2024. En Europe, la récession devient une quasi-certitude.

Pourquoi est-ce important ?

La résistance de l'économie américaine et de la zone euro, dans une moindre mesure, aura surpris beaucoup d'analystes en 2023. Pour cette année, les certitudes s'envolent. Le point positif, pour les marchés, c'est qu'une récession entraînera plus rapidement une baisse des taux par les banques centrales.

Dans l’actu : l’Europe et les États-Unis face au risque de récession.

  • L’horizon s’assombrit en Europe. Alors qu’il y a à peine trois semaines, la BCE ne voyait pas de récession arriver cette année, les analystes n’en sont pas si sûrs. Avec une croissance du PIB de 0,6% en 2023, la zone euro se situe en fait sur le fil du rasoir. Elle est même peut-être déjà entrée en récession.
    • En tout cas, les indices PMI de la zone euro, publiés hier, pointent tous vers une récession.
      • L’indice PMI manufacturier s’est contracté en décembre pour le 18e mois consécutif. Depuis le mois de novembre, il se situe en dessous de 50, un niveau qui marque la contraction.
      • Cela laisse présager une récession pour le dernier trimestre 2023. L’économie de la zone euro s’étant déjà contractée de 0,3% au 3e trimestre, on pourrait donc être dans une récession technique (deux trimestres de contraction consécutifs).
  • Aux États-Unis, le vent des prévisionnistes commence à tourner. Désormais, Amundi, le plus grand gestionnaire d’actifs européen, s’attend à une récession aux États-Unis au premier semestre 2024. La Deutsche Bank prévoit, elle aussi, une légère récession tandis que JP Morgan estime qu’une récession est possible. Seule Morgan Stanley ne voit toujours pas de récession arriver. Goldman Sachs ne voit qu’un risque limité. Mais il est clair que la hausse des taux d’intérêt n’a pas encore totalement pesé sur l’économie américaine.
    • Les États-Unis ont surpris tout le monde en 2023 avec une croissance solide de 2,1% du PIB.

Le retour des obligations

Ce que ça signifie pour les marchés : ils vogueront entre peur de la récession et la baisse des taux d’intérêt.

  • Si un atterrissage en douceur devait s’éloigner, cela pousserait sans doute la Fed (Réserve fédérale américaine) à baisser ses taux plus vite, voire plus fort. La Deutsche Bank prévoit désormais une baisse des taux de 175 points, bien au-delà du consensus des 100 points.
    • Cette baisse des taux sera favorable aux marchés d’action. Mais la récession, si elle est doit avoir lieu, pèsera dans l’autre sens, sur les résultats des entreprises.
  • Le même raisonnement prévaut en Europe, à la différence que les marchés européens n’ont pas performé autant que les marchés américains en 2023.
    • Ce qui pourrait appeler à des gains plus importants en 2024, les actions étant globalement encore sous-évaluées, estime Luca Paolini, stratège en chef chez Pictet Asset Management.
  • Ce qui est par contre presque unanimement admis, c’est que le marché obligataire est de retour. La baisse des taux à long terme en novembre et en décembre ont poussé les prix vers le haut, après un mois d’octobre très difficile. Et les baisses des taux d’intérêt des banques centrales, à court terme donc, seront favorables aux obligations.
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