Récemment, les États-Unis sont devenus le premier fournisseur d’énergie de l’Union européenne. C’est une première historique.
L’Europe dépend de plus en plus de l’énergie américaine au lieu de l’énergie russe

Pourquoi est-ce important ?
Pendant longtemps, l'UE a été fortement dépendante de l'énergie russe. Mais avec la guerre en Ukraine, l'Union a dû trouver d'autres moyens de maintenir sa prospérité. Les États-Unis jouent un rôle clé dans ce domaine.L’essentiel : voici un bref résumé de certaines sources d’énergie dans lesquelles les États-Unis ont une participation en pleine croissance.
Gaz naturel
Avant le début de l’invasion de l’Ukraine, l’Europe importait environ 50 % de son gaz naturel de Russie.
- Ce chiffre est depuis tombé à 13 % seulement. En particulier, la quantité importée par pipeline a fortement diminué. Plus étonnant : le volume de GNL (gaz naturel liquéfié) a, quant à lui, augmenté.
- Pour compenser, l’UE importe beaucoup plus de gaz naturel d’autres pays, notamment des États-Unis, de Norvège, du Moyen-Orient et d’Afrique. Mais les États-Unis se distinguent tout particulièrement : les importations de GNL en provenance de ce pays ont augmenté de plus de 130 % l’année dernière.
- Selon les données de Reuters, les revenus américains tirés des exportations de GNL ont quadruplé entre janvier et septembre 2022, par rapport à la même période en 2021. Les revenus ont atteint 35 milliards de dollars au cours de cette période.
- Même en 2023, il semble probable que les États-Unis resteront le principal fournisseur de gaz naturel de l’UE.
Pétrole
Au cours des derniers mois, l’Europe a mis en œuvre des mesures visant à interdire l’accès au pétrole et aux produits pétroliers russes. Une fois encore, ce sont les États-Unis (entre autres) qui récupèrent les parts russes.
- En 2020, l’UE a importé environ 29 % de tout son pétrole de Russie. La part des États-Unis s’élevait alors à 9 %. L’année dernière, cependant, la part des États-Unis a augmenté d’au moins 50 %.
- Pourtant, l’offre est diverse. L’UE importe du pétrole du Moyen-Orient, d’Afrique occidentale, de Norvège et du Brésil, entre autres.
- Les patrons pétroliers américains ont également prévenu à l’automne 2022 qu’ils ne seraient pas en mesure d’augmenter leur production assez rapidement pour remplacer le pétrole russe.
Énergie verte
Il convient de noter qu’en 2022, les États-Unis ont adopté un énorme paquet de mesures climatiques, l’Inflation Reduction Act (IRA).
- Si ce paquet ne rend pas immédiatement l’UE plus dépendante des producteurs américains d’énergie renouvelable, il risque d’attirer les entreprises européennes aux États-Unis.
- Après tout, avec l’IRA, les Américains dispersent les subventions. Les représentants des États américains recrutent même activement des entreprises européennes pour qu’elles transfèrent leurs activités aux États-Unis.
- La Commission européenne a donc été contrainte de proposer sa propre version de l’IRA, le « Plan industriel pour l’énergie nette zéro ». Quelque 270 milliards d’euros seront débloqués à cet effet.
Énergie nucléaire
Les États-Unis commencent également à avoir une influence croissante dans le domaine de l’énergie nucléaire, notamment en ce qui concerne les petits réacteurs modulaires (SMR).
- Un nombre croissant de pays européens envisagent de construire des SMR. Pour ce faire, ils cherchent souvent de l’aide de l’autre côté de l’Atlantique. En effet, le développement des SMR aux États-Unis est déjà assez avancé.
- Des pays comme la République tchèque, la Slovaquie, la Pologne, la Roumanie, la Finlande et l’Ukraine souhaitent travailler avec des entreprises américaines pour développer leurs projets de SMR.
- L’Europe aussi développe cette technologie. La France, par exemple, consacrera un milliard d’euros au développement des SMR. La Belgique souhaite, elle aussi, investir 100 millions d’euros dans la recherche sur cette technologie dans son centre de recherche nucléaire de Mol.
RVW