Principaux renseignements
- L’IA inquiète les travailleurs britanniques.
- Le syndicat TUC plaide en faveur de l’implication des travailleurs dans la mise en œuvre de l’IA et propose de subordonner le financement public à certaines conditions.
- Sans les précautions nécessaires, le TUC met en garde contre les conséquences possibles, notamment l’augmentation des inégalités et les troubles sociaux.
Une récente enquête du Trades Union Congress (TUC) révèle que la moitié des adultes au Royaume-Uni s’inquiètent des conséquences possibles de l’intelligence artificielle (IA) sur leur emploi. Les principales préoccupations concernent les pertes d’emplois et les changements dans les conditions de travail. Ces inquiétudes sont particulièrement marquées chez les personnes âgées de 25 à 34 ans.
Les résultats de l’enquête concordent avec les déclarations de grands employeurs tels que BT, Amazon et Microsoft. Ceux-ci avertissent que les progrès de l’IA pourraient entraîner des suppressions d’emplois. Le marché de l’emploi au Royaume-Uni connaît actuellement un ralentissement. Les économistes attribuent toutefois cette tendance à un refroidissement de l’économie plutôt qu’à une augmentation des investissements dans l’IA.
Implication des travailleurs
Le TUC reconnaît les avantages potentiels de l’IA pour les travailleurs et les services publics. Dans le même temps, il exhorte le gouvernement à donner la priorité à l’implication des travailleurs et à la coopération avec les syndicats lors de la mise en œuvre des technologies d’IA. Le TUC souhaite ainsi préserver les emplois et faciliter la formation des personnes dont la fonction pourrait être remplacée par l’IA.
L’enquête a révélé que 50 % des personnes interrogées souhaitent vivement avoir leur mot à dire sur la manière dont l’IA est utilisée sur leur lieu de travail.
Le TUC propose de subordonner le financement public de la recherche et du développement en matière d’IA à certaines conditions. Cela permettrait de limiter au maximum le remplacement des travailleurs. En outre, le TUC plaide en faveur d’un mécanisme de « dividende numérique ». Les gains de productivité résultant de l’IA se traduiraient ainsi par des salaires plus élevés, de meilleures conditions de travail et une plus grande implication des travailleurs dans les processus décisionnels.
Conséquences d’une négligence
En l’absence de telles garanties, le TUC met en garde contre les conséquences possibles. Celles-ci comprennent une augmentation des inégalités, une détérioration des conditions de travail et une augmentation des troubles sociaux. Le TUC souligne également la nécessité de renforcer les systèmes de sécurité sociale et de formation au Royaume-Uni. Cela permettrait de soutenir les travailleurs qui perdent leur emploi à cause de l’IA.
Kate Bell, secrétaire générale adjointe du TUC, souligne le potentiel de l’IA et l’importance d’un développement responsable. Elle met en garde contre le fait que négliger l’implication des travailleurs pourrait conduire à un scénario dans lequel les actionnaires en tireraient profit, tandis que les travailleurs en subiraient les conséquences négatives. (fc)