Les surprenants marchés pétroliers: le baril bondit de 24% en 24 heures

Jeudi, les cours du pétrole ont connu leur plus grande journée à la hausse. En déclic, l’annonce du président Trump qui veut s’immiscer dans l’impasse entre la Russie et l’Arabie saoudite. Le pétrole américain (WTI) a augmenté de 23,8% pour atteindre 25,22 $ le baril sur le marché américain. Prudence: le pétrole reste 60% moins cher qu’il ne l’était plus tôt cette année.

La chute des prix du pétrole est le résultat de la pandémie de coronavirus qui a stoppé l’activité économique mondiale. C’est aussi le fruit d’un jeu géopolitique à grande échelle entre trois acteurs déterminants : la Russie, l’Arabie saoudite et les Etats-Unis.

Plus tôt ce mois-ci, l’Arabie saoudite et la Russie n’ont pas réussi à trouver un accord au sein de l’OPEP +. Restreindre davantage la production afin de maintenir les prix sous contrôle.

Les deux pays ont alors décidé d’inonder les marchés de pétrole, dans le but de pousser les producteurs américains de pétrole de schiste hors du marché. Les Russes et les Saoudiens pensent que les États-Unis subiront davantage de dégâts sur des bas prix à long terme. Tout simplement parce que le coût de production d’un baril de pétrole est beaucoup plus élevé qu’en Russie et en Arabie saoudite.

Trump joue l’autruche, mais marque un point : ‘La situation actuelle est dévastatrice pour la Russie, car toute son économie dépend des exportations de pétrole. C’est également mauvais pour les Saoudiens. Je vais intervenir au bon moment’, a-t-il rassuré.

Mais qu’on ne s’y trompe pas, la guerre des prix est particulièrement dévastatrice pour les États-Unis. La production de pétrole de schiste a un coût marginal d’environ 55 $ le baril. Les analystes voient encore peu d’avenir pour l’industrie pétrolière américaine si la Russie et l’Arabie saoudite ne s’écartent pas de leur position. Les Russes ont déclaré plus tôt qu’ils pouvaient supporter un bas prix du pétrole pendant 6 à 10 ans.

Selon le Wall Street Journal, les régulateurs texans cherchent à réduire temporairement la production pour compenser les pertes importantes. Une telle intervention n’a pas eu lieu depuis les années 1970.

‘La guerre du pétrole est loin d’être terminée’

La société d’État saoudienne Aramco souhaite maintenir la production à un niveau record de 12,3 millions de barils par jour au cours des prochains mois. Les Saoudiens ont surpris le marché jeudi en réduisant les remises qu’ils offrent aux clients sur les frais de transport.

Pourtant, cette guerre est loin d’être terminée, déclare Bart Melek, chef de la stratégie des matières premières chez Valeurs mobilières TD, à l’agence de presse Bloomberg. La crise de Covid-19 a réduit la demande de 10 à 11 millions de barils par jour.

Plus tôt cette semaine, la banque d’investissement Goldman Sachs a abaissé ses prévisions pour le prix d’un baril de pétrole. La banque voit un prix entre 20 $ et 22 $ le baril au deuxième trimestre.

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