La croissance des stablecoins menace d’affaiblir les banques des économies émergentes


Principaux renseignements

  • L’introduction des stablecoins dans les économies émergentes pourrait entraîner un retrait de 1 000 milliards de dollars (850 milliards d’euros) des banques d’ici trois ans.
  • Les particuliers et les entreprises considèrent les stablecoins comme des refuges sûrs pour l’épargne en raison de leur stabilité par rapport aux monnaies locales volatiles.
  • Cette tendance présente des risques pour les pays « à haut risque », en particulier ceux qui présentent des déficits jumeaux, ce qui les rend vulnérables aux crises monétaires.

La banque Standard Chartered, forte de son expérience dans les pays en développement, estime que cette tendance pourrait entraîner un retrait de 1 000 milliards de dollars (850 milliards d’euros) des banques concernées au cours des trois prochaines années, rapporte Reuters.

Impact sur les marchés émergents

Les stablecoins, qui sont largement indexés sur le dollar américain, fonctionnent de la même manière que les comptes bancaires en dollars. Cela les rend particulièrement attrayants dans les régions sujettes aux crises monétaires, car ils sont perçus comme un refuge sûr pour l’épargne.

Standard Chartered souligne que les particuliers et les entreprises peuvent donner la priorité à la préservation de leur capital plutôt qu’à la perception d’intérêts. Malgré les nouvelles réglementations américaines visant à freiner la fuite des dépôts en interdisant aux émetteurs de stablecoins d’offrir des rendements directs, la banque s’attend à une adoption continue des stablecoins dans les marchés émergents.

Croissance prévue

Le rapport prévoit une augmentation de l’utilisation des stablecoins comme épargne dans les économies en développement, atteignant 1 220 milliards de dollars (1 030 milliards d’euros) d’ici la fin de 2028, contre environ 173 milliards de dollars (147 milliards d’euros) actuellement.

Bien que ce chiffre représente une somme considérable, les analystes de Standard Chartered soulignent qu’il ne représenterait que 2 pour cent des dépôts bancaires dans les 16 pays « à haut risque » qu’ils ont identifiés. Ces pays comprennent l’Égypte, le Pakistan, le Bangladesh, le Sri Lanka, le Kenya, le Maroc et les principales économies émergentes comme la Turquie, l’Inde, la Chine, le Brésil et l’Afrique du Sud.

Bon nombre de ces pays, à l’exception notable de la Chine, subissent des déficits jumeaux, ce qui les rend vulnérables à l’aversion mondiale pour le risque et à une dépréciation soudaine de leur monnaie. (jv)

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