Les preuves du réchauffement climatique provoqué par l’homme ont atteint un degré de certitude maximal, ont indiqué des scientifiques en début de semaine. Selon ceux-ci, cette constatation ajoute une pression supplémentaire à la nécessité de réduire les gaz à effet de serre en vue d’une limitation de la hausse des températures.
« L’humanité ne peut pas se permettre d’ignorer de tels signaux évidents », a expliqué l’équipe de scientifiques du Laboratoire national Lawrence Livermore. Pour aboutir à ces conclusions, les chercheurs ont étudié les mesures satellitaires de la hausse des températures au cours des 40 dernières années.
Les scientifiques ont affirmé que les activités humaines augmentaient la chaleur à la surface de la Terre. Cette certitude a atteint un niveau de « cinq sigmas », une mesure statistique qui indique qu’il n’y qu’une chance sur un million qu’il n’y ait pas de réchauffement. En d’autres termes, un niveau à « cinq sigmas » équivaut à un niveau de confiance de 99,9999%.
Un tel degré de certitude a été atteint en 2012 pour confirmer la découverte de la particule subatomique du boson de Higgs, un élément constitutif de base de l’univers.
Action
Benjamin Santer, auteur principal de l’étude, a déclaré qu’il espérait que les résultats permettraient de convaincre les sceptiques et inciteraient à passer à l’action.
« Le discours selon lequel les scientifiques ne savent pas quelle est la cause du changement climatique est faux », a-t-il expliqué.
Selon les scientifiques, les combustibles fossiles provoquent davantage d’inondations, de sécheresses, de vagues de chaleur ainsi qu’une hausse du niveau de la mer.
Le président américain Donald Trump a à plusieurs reprises mis en doute le réchauffement climatique. Il a par ailleurs projeté de se retirer de l’accord sur le climat de Paris. L’accord sur le climat de Paris vise à mettre un terme à l’ère des énergies fossiles en passant à des énergies plus propres telles que l’énergie éolienne et solaire.
Données satellitaires
Selon des chercheurs américains, canadiens et écossais, les preuves du réchauffement de la planète ont atteint le niveau de cinq sigmas en 2005 dans deux des trois séries des données satellitaires. En 2016, les preuves ont atteint ce niveau dans la troisième série.
Toutefois, il reste de nombreuses lacunes dans la compréhension du changement climatique, a expliqué le professeur John Christy, de l’Université de l’Alabama, qui gère le troisième ensemble de données.
« On constate une certaine influence humaine, mais l’intensité réelle de l’influence est mineure », a-t-il déclaré.
Les données de la troisième série montrent un réchauffement plus lent que dans les deux autres séries.
En 2013, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a conclu qu’il était extrêmement probable que les activités humaines soient la principale cause des changements climatiques depuis 1950.
Peter Stott, du British Met Office, le service national britannique de météorologie, a déclaré qu’il était favorable à l’augmentation de cette probabilité à « pratiquement certain »; soit un niveau de certitude de 99-100%.
« L’explication alternative des facteurs naturels dominants est encore moins probable », a-t-il déclaré à Reuters.
« Je serais réticent au fait de porter ce niveau à 99-100%, mais il ne fait aucun doute qu’il y a davantage de preuves d’un changement dans les signaux globaux par rapport à un ensemble plus large d’indices océaniques et atmosphériques », a déclaré le professeur Nathan Bindoff, spécialiste du climat au Université de Tasmanie.