Les recettes pétrolières et gazières de la Russie chutent de 34 pour cent en novembre 2025


Principaux renseignements

  • Les recettes pétrolières et gazières de la Russie ont diminué de 34 pour cent en novembre 2025 par rapport au même mois en 2024, atteignant 530,9 milliards de roubles (5,9 milliards d’euros).
  • Les sanctions internationales, l’affaiblissement des prix du pétrole brut et le renforcement du rouble contribuent à cette baisse.
  • Les experts prévoient de nouvelles baisses des revenus énergétiques, ce qui pourrait conduire à un déficit budgétaire dépassant les 2,6 pour cent du PIB prévus.

Les revenus pétroliers et gaziers de la Russie ont connu une baisse substantielle en novembre 2025, chutant de 34 pour cent par rapport au même mois de l’année précédente, annonce le gouvernement russe. Cette forte baisse, qui s’élève à 530,9 milliards de roubles (5,9 milliards d’euros), reflète la pression croissante exercée sur le budget fédéral de la Russie en raison d’une confluence de facteurs, notamment les sanctions internationales, l’affaiblissement des prix du pétrole brut et le renforcement du rouble.

Mélange toxique

L’impact est évident sur les différentes sources de revenus. La taxe sur l’extraction minérale a diminué de 36 pour cent, tandis que les droits à l’exportation ont chuté de près de 40 pour cent. Dans l’ensemble, les revenus pétroliers et gaziers pour les onze premiers mois de 2025 ont atteint 8 000 milliards de roubles (89 milliards d’euros), soit une baisse de 2 300 milliards de roubles (25,6 milliards d’euros) par rapport à la même période en 2024.

Cette tendance à la baisse s’est accélérée tout au long de l’année, partant d’une chute de 14 pour cent en mai pour atteindre 20 pour cent en août et 22 pour cent début décembre. Les experts attribuent cette baisse à un « mélange toxique » de sanctions, de baisse des prix du pétrole et de renforcement du rouble, comme le décrit Janis Kluge, associé principal à l’Institut allemand pour les affaires internationales et de sécurité.

Baisse des prix du pétrole

Les rabais sur le brut russe de l’Oural se sont considérablement accrus, atteignant 20 dollars par baril après les sanctions imposées par les États-Unis à Rosneft et Lukoil. En conséquence, le prix moyen du brut de l’Oural en novembre est tombé à 44,87 dollars (38,43 euros), le point le plus bas depuis mars 2023.

Cette baisse des prix du pétrole, associée au renforcement du rouble, a entraîné une baisse du prix du rouble pour le brut de l’Oural, qui oscille autour de 3 250 roubles (36,16 euros) par baril – un nouveau plus bas depuis deux ans et demi. La situation s’est aggravée au début du mois de décembre, les prix de l’Oural ayant encore chuté à 41 dollars (35,12 euros), selon les données de Reuters.

Prévisions budgétaires révisées

L’économiste Yegor Susin prévient que cette tendance soulève le risque d’un « manque à gagner important » dans les recettes pétrolières et gazières. Il estime que le budget pourrait perdre 300 milliards de roubles (3,3 milliards d’euros) en novembre et décembre en raison de l’augmentation des rabais. Susin prévoit que la baisse des revenus de l’énergie s’accélérera encore en janvier, compte tenu de la dynamique actuelle des prix et des rabais.

Le ministère des Finances avait initialement prévu des recettes pétrolières et gazières de 10,94 trillions de roubles (121,6 milliards d’euros) pour l’année, mais a ensuite révisé cette prévision à la baisse de 21 pour cent, à 8,65 trillions de roubles (96,2 milliards d’euros). Le déficit budgétaire prévu a également été fortement augmenté, passant de 1,2 trillion de roubles (13,3 milliards d’euros) à 5,7 trillions de roubles (63,4 milliards d’euros).

Potentiel d’augmentation du déficit

Cependant, même ces chiffres révisés pourraient s’avérer trop optimistes, selon M. Kluge. À la fin du mois de novembre, le gouvernement avait déjà dépensé 88 pour cent du budget qui lui avait été alloué pour l’ensemble de l’année. L’augmentation traditionnelle des dépenses en fin d’année pourrait faire grimper le déficit encore plus haut, dépassant potentiellement l’objectif d’environ 3,5 pour cent du PIB au lieu des 2,6 pour cent prévus.

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