Les prostituées ont-elles du plaisir lors des relations sexuelles avec leurs clients?

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Les prostituées apprécient-elles les relations sexuelles avec leurs clients? Dans son étude parue en juillet 2008 dans « Current Sociology », Anna Kontula répond à cette question intéressante :

« La vision stéréotypée de la prostitution veut que le travail du sexe détruit la capacité de la femme à  ressentir du plaisir sexuel et qu’il les coupe de leur sexualité.

L’auteur détaille l’idée que l’effet destructeur du travail du sexe conclut est loin d’être universellement démontré.

Les travailleuses du sexe interrogées semblent trouver du plaisir sexuel à la fois dans les relations sexuelles qu’elles ont au travail et dans celles qu’elles peuvent avoir à titre privé. Le travail du sexe professionnel peut donc être perçu comme un facteur de privation du propre plaisir de la prostituée mais il peut être aussi être un moyen d’obtenir une vie sexuelle plus émancipée et plus satisfaisante ».

Mise à jour du 24 Décembre 2012, 13:30

COMMENTAIRE de Mme Claire DESAINT, membre du collectif Abolition2012 et signataire de l’appel de Bruxelles du 4 décembre 2012:

 

Je suis absolument étonnée par cet article de désinformation.Pour être objectif-ve, je pense que vous devriez rendre compte en opposition des travaux de:– du Dre Judith Trinquart sur la décorporalisation dans la pratique prostitutionnelle , thèse de doctorat en médecine 2001-2002 http://ecvf.online.fr/IMG/pdf/Trinquart.pdf.pdf– et du Dre Muriel Salmona : sur les troubles post-traumatiques dus à la prostitution :« la prostitution est traumatisante pour les personnes en situations prostitutionnelles, elle est à l’origine d’importants troubles psychotraumatiques retrouvés chez 60% à80% d’entre elles, entraînant de lourdes conséquences sur leur santé physique, psychique et sexuelles, les obligeant faute de soins appropriés à devoir composeravec une mémoire traumatique qui leur fait revivre toutes les situations les plus traumatisantes, et à recourir à des stratégies de survie et à des des mécanismes dedéfense anesthésiants coûteux, entraînant des processus de dissociation et de décorporalisation : dissociation psychique entre la personnalité prostituée et lapersonnalité « privée » de la personne prostituée, dissociation physique avec des troubles de la sensibilité corporelle et sensorielle : hypoesthésie, anesthésie, seuil detolérance à la douleur élevé. »Voir le site : http://memoiretraumatique.org/et leur Communiqué de presse en soutien à la Ministre des droits des femmes en France.Ce serait certainement plus conforme à la réalité de la majorité d’entre elles.Pourquoi les médias veulent-ils absolument défendre la prostitution, pratique d’un autre âge, reste d’une société inégalitaire, en avançant des arguments fallacieux. Vous pourriez aussi aller lire les témoignages d’anciennes prostituées : http://www.prostitutionetsociete.fr/temoignagescomme le livre de Nelly Arcan, Putain, Points 2001 dont vous pourrez lire des extraits éloquents (bien loin du plaisir comme votre article voudrait le faire croire.) sur le site http://www.prostitutionetsociete.fr/eclairage/point-de-vue/ce-soir-plus-jamaisou le témoignage de Rosenn :  » La prostitution, c’est une frustration généralisée. Ils (les clients) viennent chercher ce qu’ils ne pourront jamais trouver ; ce qui n’existe pas.  » Quel plaisir partagé, alors que le « client » est frustré et la personne prostituée vit dans la violence : « Pendant 22 ans, j’ai vécu des agressions et des viols répétés.  » http://www.prostitutionetsociete.fr/temoignages/rosen-je-me-suis-autodetruite-si-j.Merci donc de veiller à informer vos lecteurs et lectrices de façon documentée et sans parti pris.

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