Contrairement à ce que l’opinion publique pense, les personnes qui choisissent d’émigrer sont celles qui ont une meilleure éducation. Telle est la conclusion d’une étude réalisée par des scientifiques de l’Université norvégienne des sciences et technologies (NTNU).
Selon cette étude, beaucoup plus de migrants quittent leur pays d’origine en tant que demandeurs d’emploi qu’en tant que réfugiés. Les demandeurs d’emploi préfèrent en outre se rendre dans des pays où ils considèrent qu’il y a davantage d’opportunités.
Les États membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont tendance à bénéficier de la migration, indique l’étude. En revanche, la plupart des pays d’origine subissent un impact négatif plus important à cause des mouvements migratoires.
Distance
« Les migrants les plus qualifiés arrivent dans les pays les plus productifs », souligne la chercheuse Costanza Biavaschi. « Les personnes titulaires d’un diplôme d’études supérieures ont trois à quatre fois plus de chances d’émigrer de leur pays d’origine que leurs compatriotes moins instruits. Il s’agit clairement d’une tendance majeure. »
La distance géographique est un facteur important. La règle générale veut que plus les personnes sont éloignées de leur pays d’origine, plus elles ont de changes d’obtenir un niveau d’instruction supérieur, indique encore l’étude.
« Parmi les migrants qui franchissent la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, un faible pourcentage a un niveau d’éducation supérieur à celui du pays d’origine. La frontière est proche, aucune mer ne sépare les deux pays et les voyages sont relativement faciles. Bien entendu, la distance n’est qu’un des nombreux facteurs », explique Biavaschi.
Contribution financière positive
Biavaschi a également étudié l’impact économique de l’émigration lorsqu’un pourcentage disproportionné de la population diplômée de l’enseignement supérieur décide d’émigrer. Selon la scientifique, les migrants contribuent à augmenter de 0 à 4% le bien-être (revenus et autres avantages socio-économiques) de leur nouveau pays. Selon l’étude, presque tous les pays de l’OCDE affichent une amélioration de leur bien-être grâce à la sélection positive des immigrés.
« L’effet sur le bien-être est également positif d’un point de vue global, car le profit dans le pays d’accueil est supérieur à la perte dans le pays d’origine », ajoute Biavaschi.
Les pays qui affichent initialement une plus grande productivité vont, par le biais de la migration, développer davantage leur main-d’œuvre hautement qualifiée. Les perdants sont les pays où les travailleurs les plus qualifiés partent.
« Les petits pays dans lesquels seul un faible pourcentage de la population a bénéficié d’une éducation supérieure subissent les plus grandes pertes », conclut Biavaschi.