Plus de deux semaines après que le Premier ministre Bart De Wever (N-VA) ait demandé au roi un délai supplémentaire de cinquante jours pour résoudre la crise budgétaire, les discussions se poursuivent fébrilement en coulisses. Aujourd’hui, les négociateurs fédéraux se réunissent à nouveau pour la première fois, même si aucun grand conclave plénier n’est prévu pour l’instant. La situation devrait s’éclaircir dans les semaines à venir, sinon le gouvernement risque toujours de tomber.
Principaux renseignements
- Après plusieurs semaines de groupes de travail techniques et de discussions bilatérales, le cabinet restreint se réunira à nouveau vendredi.
- Il sera à nouveau question du budget pluriannuel qui doit être établi. Il n’est toutefois pas question d’un conclave budgétaire. Les divergences entre les partis sont encore trop profondes pour cela.
- Les experts s’attendent à plus de clarté dans les semaines à venir. Soit un accord sera trouvé, soit le gouvernement tombera.
Ces dernières semaines ont été marquées par une extrême discrétion. Alors que les phases précédentes des négociations étaient caractérisées par des fuites et des reproches publics, le silence radio règne désormais. Le Premier ministre De Wever décrit la méthode de travail actuelle comme une opération « sous la ligne de flottaison ». Concrètement, cela signifie qu’il n’y a actuellement pas de réunion avec tous les vice-premiers ministres. Le Premier ministre a principalement mené des entretiens individuels afin de préparer les esprits, avant de réunir à nouveau tout le monde autour d’une table aujourd’hui.
Pas de nouveaux tableaux
Selon De Standaard, aucun tableau budgétaire entièrement nouveau n’a encore été présenté lors de ces discussions bilatérales. Le Premier ministre semble vouloir d’abord rechercher un soutien suffisant avant de contraindre à nouveau ses partenaires de coalition à participer à un conclave officiel. Il est à noter que le MR, qui avait été désigné comme le principal obstacle à l’échec de la précédente tentative, reste désormais discret et ne communique pas sur l’exercice budgétaire.
Le défi reste toutefois colossal : le gouvernement doit trouver au moins 10 milliards d’euros pour remettre le budget sur les rails. Le plan directeur reste le désormais tristement célèbre « trèfle à quatre feuilles » de De Wever. Cet ensemble de mesures comprend des économies sur les malades de longue durée, une intervention dans la norme de croissance des soins de santé, une augmentation de la TVA et le saut d’indexation, politiquement sensible.
Date limite
La clé du succès réside désormais dans la mesure dans laquelle les autres partis sont prêts à accepter ces mesures. Les différents partis au pouvoir ont chacun leurs objections. De légères ouvertures ont été faites ces derniers temps, mais un compromis est encore loin d’être trouvé.
Mais le temps passe inexorablement. De Wever s’est donné cinquante jours, avec Noël comme date limite ultime. Pourtant, dans les couloirs, on murmure que l’affaire sera tranchée dans les deux prochaines semaines. Le Premier ministre ne semble pas disposé à prolonger inutilement le processus : s’il estime qu’un accord est impossible, il se rendra au palais avant les fêtes pour présenter la démission de son gouvernement.
Une conséquence de la crise qui perdure est désormais inévitable : en raison du retard pris, le gouvernement fédéral devra fonctionner avec des douzièmes provisoires, un budget technique d’urgence en l’absence d’un budget approuvé, pendant les premiers mois de 2026.
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