Principaux renseignements
- Les marques de luxe affichent un optimisme prudent quant à la reprise du marché chinois après deux ans d’effondrement.
- LVMH mène la charge avec des tendances de ventes positives, mais Hermès se concentre sur les produits de grande valeur tandis que L’Oréal fait face à un potentiel de croissance limité.
- Malgré des signes encourageants, les marques restent vigilantes en raison des incertitudes économiques persistantes en Chine.
Les marques de luxe européennes font preuve d’un optimisme prudent quant à la reprise potentielle du marché chinois après deux années de baisse. Bien que des sociétés comme LVMH aient signalé des signes positifs, tels que l’augmentation des ventes en Chine continentale et la stabilisation de la demande de cognac, elles se gardent bien de déclarer un redressement définitif.
Optimisme prudent
Le secteur des produits de luxe, d’une valeur de 400 milliards de dollars (344 milliards d’euros), a été fortement impacté par le ralentissement économique en Chine, qui représente traditionnellement environ un tiers des ventes mondiales de produits de luxe. Bien que les données récentes indiquent que la croissance économique en Chine a ralenti pour atteindre son plus bas niveau en un an, en raison de problèmes sur le marché immobilier et de tensions commerciales, il subsiste quelques lueurs d’espoir.
L’Oréal, par exemple, a connu sa première période de croissance en Chine depuis deux ans, grâce aux bonnes performances de sa division luxe, qui comprend des marques de soins de la peau haut de gamme comme Lancôme et Helena Rubinstein. Toutefois, l’entreprise n’a pas atteint les prévisions de ventes globales, ce qui a entraîné une baisse du cours de l’action. Nicolas Hieronimus, PDG de L’Oréal, a souligné l’importance de la prudence, déclarant qu’un trimestre de résultats positifs n’indique pas nécessairement une tendance à long terme.
Focus sur les produits à forte valeur ajoutée
Hermes a également fait état d’une « très légère amélioration » en Chine au cours du troisième trimestre, avec une augmentation de l’activité observée pendant les vacances de la Golden Week d’octobre. La société a attribué cette amélioration à l’accent mis sur les produits de plus grande valeur, tels que les montres et les bijoux de luxe. Cependant, les dirigeants d’Hermes ont insisté sur la nécessité de rester vigilants, notant que l’incertitude économique persiste.
La tendance à privilégier les produits de luxe haut de gamme pourrait potentiellement limiter les bénéfices des entreprises de produits de luxe et de consommation plus classiques opérant en Chine. Les analystes de la Deutsche Bank estiment que des entreprises comme L’Oréal pourraient être confrontées à des opportunités de croissance limitées en raison de l’affaiblissement de la croissance du crédit et de l’inégalité des performances régionales.
LVMH mène la charge
LVMH s’est montré le plus optimiste quant à la reprise en Chine, déclarant des tendances de ventes positives pour la première fois cette année. L’optimisme de l’entreprise a déclenché une flambée des actions du secteur du luxe, d’autres marques comme Kering, Richemont, Burberry et Moncler ayant également enregistré des gains. Cécile Cabanis, directrice financière de LVMH, a souligné des signes encourageants tels que la « très forte amélioration » des ventes de Louis Vuitton et l’amélioration des performances de Dior et de Sephora.
Malgré ces développements positifs, les dirigeants de LVMH reconnaissent que la situation économique globale de la Chine reste complexe, avec des difficultés persistantes sur le marché de l’immobilier et des taux de chômage élevés. Ils prévoient une reprise progressive plutôt qu’un rebond immédiat. (uv)
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