Principaux renseignements
- Les exercices militaires « Zapad 2025 » entre la Russie et le Belarus suscitent des tensions régionales en raison des inquiétudes liées à la proximité des pays de l’OTAN et au risque d’escalade.
- Malgré les tentatives de la Biélorussie de rétablir les relations avec l’Occident, les exercices comprennent des simulations d’utilisation d’armes nucléaires russes, ce qui a suscité l’inquiétude des membres de l’OTAN.
- La Pologne et la Lituanie répondent à ces exercices par leurs propres manœuvres militaires afin de démontrer leur état de préparation et de dissuader toute agression potentielle de la part de la Russie ou de la Biélorussie.
Des exercices militaires entre la Russie et la Biélorussie, baptisés « Zapad 2025 » ou « Ouest 2025 », se déroulent en Biélorussie du 8 au 16 septembre. Ces jeux de guerre simulent la défense contre des attaques, y compris des frappes aériennes et des sabotages, dans le but de démontrer les liens étroits entre Moscou et Minsk et de mettre en valeur la puissance militaire russe dans le contexte du conflit en cours en Ukraine.
Les exercices ont suscité l’inquiétude de Kiev et de ses alliés occidentaux limitrophes du Belarus, en particulier la Pologne, la Lituanie et la Lettonie. Ces inquiétudes découlent de l’utilisation passée du Belarus par la Russie comme terrain d’entraînement pour son invasion de l’Ukraine en février 2022. Le ministère ukrainien des affaires étrangères affirme que ces exercices entravent les efforts de paix et constituent une menace directe pour l’Ukraine, la Pologne, les États baltes et l’ensemble de l’Europe.
Un incident de drone aggrave encore la situation
Pour aggraver les tensions régionales, la Pologne a signalé que plusieurs drones russes avaient pénétré dans son espace aérien mercredi, avant d’être interceptés avec l’aide des alliés de l’OTAN. Alors que la Russie nie avoir visé la Pologne et que la Biélorussie suggère que les drones se sont égarés, plusieurs dirigeants européens pensent que l’incident était intentionnel.
Le Belarus avait initialement annoncé la participation d’environ 13 000 soldats, mais a ensuite réduit ce nombre de près de la moitié. Les principales manœuvres se dérouleront plus à l’intérieur des terres du Belarus, et certains éléments se dérouleront également en Russie.
Le Belarus a invité tous les États membres de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et neuf pays ayant des attachés militaires de l’OTAN à Minsk à observer les exercices.
Lukashenko cherche à se réconcilier avec l’Occident
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko, qui dirige le pays d’une main de fer depuis plus de 30 ans, a récemment fait part de sa volonté d’améliorer ses relations avec l’Occident. Ce changement intervient après des années de relations tendues en raison de la répression de la dissidence et du soutien apporté à la guerre menée par la Russie en Ukraine. Ces derniers mois, le Belarus a libéré des prisonniers politiques et a publiquement appelé à un rapprochement avec l’Occident. Le mois dernier, Loukachenko s’est même entretenu avec l’ancien président des États-Unis, Donald Trump, qui l’a qualifié de « président très respecté » sur les médias sociaux.
Capacités nucléaires et inquiétudes persistantes
Les analystes suggèrent que la Russie, enlisée dans une guerre prolongée en Ukraine, ne peut pas engager un nombre significatif de troupes dans ces exercices. Les effectifs du Belarus sont également limités. Les estimations occidentales concernant le nombre total de participants vont de 30 000 à 150 000. Cette situation contraste avec les précédents exercices Zapad de septembre 2021, qui avaient vu la participation d’environ 200 000 soldats selon les autorités russes.
Les exercices de cette année comprendront des exercices de « planification de l’utilisation » d’armes nucléaires russes et de missiles à portée intermédiaire à capacité nucléaire que Moscou s’est engagé à fournir à Minsk. Ces exercices font suite à un traité conclu en décembre entre Loukachenko et Poutine, qui offre des garanties de sécurité à la Biélorussie, y compris l’utilisation potentielle d’armes nucléaires russes pour dissuader toute agression.
L’OTAN reste méfiante
Malgré la rhétorique apparemment atténuée du Belarus concernant Zapad 2025, les membres de l’OTAN restent méfiants. Le Premier ministre polonais Donald Tusk a décrit les exercices comme des manœuvres militaires « très agressives » se déroulant à proximité de la frontière polonaise et accompagnées de « provocations » de la part de la Russie et de la Biélorussie.
La Pologne et la Lituanie répondent par des exercices
En réponse, la Pologne mène ses propres exercices militaires. La trouée de Suwalki, un corridor stratégique entre la Pologne et la Lituanie séparant la Biélorussie de l’exclave russe de Kaliningrad, est considérée comme une cible potentielle des exercices de Zapad. La Pologne craint que ces exercices ne servent d’entraînement pour de futures attaques.
La Lituanie, tout en reconnaissant que les exercices actuels sont moins importants que ceux de 2021, reste prête à faire face à tout développement inattendu et mènera des exercices parallèles. L’Allemagne mène son propre exercice militaire majeur, Quadriga 2025, en septembre, qui se chevauche partiellement avec Zapad 2025. (uv)
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