Les lobbys américains freinent le futur de la 5G en Europe

Les lobbys américains forcent l’Europe à revoir ses ambitions en matière de 5G, engagée au milieu du conflit entre les États-Unis et la Chine.

Il y a la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis, et entre les deux, il y a l’Europe. Ses ambitions concernant la 5G ne semblaient connaître aucune restriction. Et puis est venu le lobbying américain, et entre temps, le discours a changé.

La pomme de discorde repose dans la question d’inclure ou non Huawei dans le déploiement des futurs réseaux mobiles 5G en Europe. Car d’un côté, il y a les États-Unis, allié d’importance en matière de sécurité, qui ont menacé plusieurs fois de réévaluer l’échange de renseignements avec les pays qui utilisent Huawei dans leurs réseaux 5G. Une situation très peu souhaitable pour l’Union européenne.

Mais de l’autre côté se trouve le partenaire commercial chinois, qu’il ne faudrait pour aucune raison mettre en colère. L’Europe se retrouve donc véritablement entre deux chaises.

Éjecter les Chinois

Il y a une semaine, l’Union européenne est pourtant parvenue à prendre une décision dans ce dilemme cornélien. Elle a convenu que ses États membres devraient adopter une approche ‘complète et fondée sur les risques’ de la sécurité de la 5G, qui comprend le recours à des parties dignes de confiance pour les composants essentiels à la sécurité nationale, et devraient prendre en considération les lois du pays du fournisseur avant d’acheter leurs produits.

Les États-Unis se félicitent déjà des décisions prises par l’UE pour ‘sécuriser la 5G’ (et donc éjecter les Chinois du tableau), mais il ne faudrait pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

Rien n’est moins sûr que de voir les nouvelles conclusions de l’UE en matière de sécurité changer effectivement le statut de Huawei en Europe. Actuellement, seuls les États membres peuvent interdire aux vendeurs d’accéder à leurs marchés. Et puis, l’UE a insisté sur le fait que cette décision résulte d’une volonté de sauvegarder ses intérêts, et non d’apaiser des puissances extérieures. Il faudra encore attendre la fin de l’année pour voir un accord européen se dessiner.

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