Les Australiens âgés de moins de 27 ans ne connaissent littéralement pas la crise: l’Australie connaît une croissance ininterrompue depuis 27 ans. De plus, le pays vient d’enregistrer son plus fort taux de croissance annuel en 2 ans avec 3,1% pour le premier trimestre 2018.
Le produit intérieur brut australien a crû de 1% au premier trimestre 2018, contre 0,5% au dernier trimestre 2017, dépassant les prévisions des analystes. La dernière fois que l’économie a connu une croissance aussi rapide, c’était au deuxième trimestre 2016.
Le pays de la chance porte bien son nom
L’Australie mérite décidément bien son surnom de « pays de la chance »: elle n’a pas connu de récession depuis 1991. Entre 1992 et 2016, le pays-continent a connu une croissance annuelle moyenne de 3,3%. Au cours des 5 dernières années, il a créé 1 million d’emplois, et même s’il est qualifié “d’élevé” par les médias locaux, le taux de chômage demeure faible au regard des normes européennes : 5,5%.
L’Australie se classe 6e mondiale en termes de revenu moyen, et 2onde sur 188 pays sur le critère du développement économique, selon les normes de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Un pays voisin avide de matières premières dont l’Australie regorge
Et le principal facteur de ce miracle, c’est effectivement la chance. L’Australie est riche en ressources minières, notamment en fer et en charbon, et a su les exploiter à un moment où son grand voisin, la Chine, entamait une période de forte industrialisation. “Grâce au développement de la Chine, l’Australie a profité, à partir des années 1990, d’un essor minier sans précédent. La Chine, en pleine croissance, avait besoin de fer pour fabriquer son acier et de charbon pour son électricité”, explique Paul Dales, économiste en chef au cabinet d’études Capital Economics, cité par le Monde.
Les mines se sont donc beaucoup développées jusqu’en 2013, comme les exportations vers la Chine. Et malgré la fin de ce boom minier, l’économie australienne s’est montrée flexible et résiliente, ce qui lui a permis de maintenir de fortes créations d’emplois, et d’afficher des indicateurs insolents.
Les consommateurs australiens sont sous pression
Mais tout n’est pas rose pour autant. Ce sont surtout les exportations en plein essor, les investissements des entreprises et les dépenses publiques qui ont stimulé la croissance au premier trimestre. En revanche, la consommation des ménages, qui représente environ 57% du PIB, n’y a contribué que pour 0,2%.
Les ménages australiens sont en effet sous pression, victimes de la faible hausse des salaires. Celle-ci a été quasiment nulle sur les 5 dernières années. Les consommateurs ont donc dû puiser dans leurs économies et s’endetter pour maintenir leur niveau de vie. En conséquence, le niveau de l’épargne des ménages n’a ja jamais été aussi faible depuis 2007.