L’euro est dans le dur en raison des hausses de taux d’intérêt aux États-Unis, de la crise politique en Italie et de la guerre en Ukraine. En conséquence, la monnaie unique européenne a connu la parité avec le dollar américain. Selon une enquête de Bloomberg, les investisseurs s’attendent à une nouvelle baisse de l’euro à 0,9 dollar.
L’euro est soumis à une tension incroyable depuis cet automne. Depuis le 1er septembre, le cours de la monnaie européenne est passé de 1,19 à 1,01 dollar. La semaine dernière, la valeur de la monnaie unique européenne est même brièvement passée sous la barre du dollar.
Pourquoi l’euro se porte-t-il si mal ?
Les raisons pour lesquelles les investisseurs tournent le dos à l’euro sont nombreuses. La première est que les hausses des taux d’intérêt américains ont rendu beaucoup plus intéressant l’investissement dans les titres de créance américains. Depuis le début de l’année, le taux d’intérêt américain à dix ans est passé d’environ 1,6 % à près de 3 %. Le mois dernier, il a même brièvement flirté avec la barre des 3,5 %.
La crise politique en Italie, la guerre en Ukraine et la crise énergétique qui l’accompagne font également de l’Europe un endroit tout sauf agréable pour les investisseurs. Il est notamment à craindre que la Russie interrompe complètement les livraisons de gaz via le gazoduc Nord Stream 1 après les travaux de maintenance. Ces travaux se dérouleront jusqu’au 21 juillet.
Les investisseurs craignent également une récession européenne. 41 % des personnes interrogées par Bloomberg s’attendent à ce que la zone euro se retrouve dans une crise de la dette dans les six prochains mois. Seuls 16 % s’attendent à ce que l’union monétaire évite une récession avant la fin de l’année.
0,9 dollars
De nombreux stratèges et analystes, dont ceux d’UBS Group AG et de Nomura Holding, s’attendent à ce que l’euro tombe à 0,9 dollar cet automne dans le pire des cas. 69 % des investisseurs interrogés s’attendent également à ce que la monnaie européenne atteigne ce seuil.
Dans le courant de la semaine, les membres du conseil d’administration de la Banque centrale européenne (BCE) se réuniront. Christine Lagarde, présidente du régulateur, a souligné à plusieurs reprises qu’elle annoncerait une hausse des taux d’intérêt le 21 juillet. Il s’agira de la première augmentation en onze ans. La question demeure : la BCE va-t-elle augmenter le taux d’intérêt de 25 ou 50 points de base ?
Le dernier chiffre de l’inflation augmente déjà la pression sur Lagarde et ses collègues pour qu’ils optent pour le second scénario. L’année dernière, l’inflation dans la zone euro a augmenté de 8,6 %. Ce chiffre est plus de quatre fois supérieur à l’objectif de 2 % d’inflation à moyen terme fixé par la BCE. En tout état de cause, une hausse des taux d’intérêt pourrait soulager l’euro, mais l’enquête de Bloomberg montre que les investisseurs ne l’attendent pas avec impatience.
BL