Les investissements étrangers font grimper les prix de l’immobilier à Tokyo


Principaux renseignements

  • Les investissements étrangers dans l’immobilier japonais, en particulier dans les propriétés de luxe à Tokyo, font grimper les prix et suscitent des inquiétudes quant à l’accessibilité des logements pour les résidents locaux.
  • Bien que la demande intérieure contribue également à cette hausse, les responsables politiques proposent des mesures visant à limiter les achats étrangers.

Le marché de l’immobilier de prestige de Tokyo est en pleine expansion, les copropriétés de luxe atteignant des prix exorbitants. Cette tendance à la hausse a suscité un débat sur la propriété étrangère et son impact sur l’accessibilité des résidents locaux.

Investissement étranger

Si le Japon peut se targuer d’avoir un marché immobilier urbain florissant, il est confronté à des niveaux de revenus stagnants par rapport à d’autres pays développés. L’afflux d’investisseurs étrangers, attirés par la faiblesse du yen et des valorisations comparativement basses, a encore exacerbé le problème de l’accessibilité, en particulier dans les 23 quartiers de Tokyo où les prix sont montés en flèche.

Les partis d’opposition proposent une législation visant à limiter les achats de biens immobiliers par des étrangers, en citant la sécurité nationale et l’accessibilité des logements comme raisons principales. Ces propositions visent à trouver un équilibre entre l’ouverture du Japon aux investissements étrangers et la nécessité de protéger les citoyens contre l’éviction du marché.

Il est difficile de déterminer l’ampleur exacte des achats étrangers en raison de l’absence de statistiques officielles sur la nationalité des acheteurs. Cependant, une enquête de Mitsubishi UFJ Trust & Banking Corp. suggère qu’un pourcentage significatif d’appartements neufs dans les districts de premier ordre de Tokyo sont vendus à des acheteurs étrangers. Si les investissements étrangers jouent un rôle, les investisseurs et les résidents nationaux contribuent également à l’augmentation de la demande d’immobilier urbain.

La fracture entre les villes et les campagnes

Le contraste entre les centres urbains en plein essor et les zones rurales en déclin est saisissant. Alors que Tokyo connaît une croissance démographique et une augmentation de la valeur des biens immobiliers, la population globale du Japon continue de diminuer. Cette évolution démographique s’est traduite par des millions de maisons abandonnées, principalement dans les régions rurales, ce qui met en évidence la répartition inégale de la demande de logements dans le pays.

Les acheteurs étrangers sont de plus en plus attirés par ces propriétés négligées, à la recherche de prix plus bas et de l’attrait de la restauration de l’architecture japonaise traditionnelle. Toutefois, les experts mettent en garde contre des restrictions générales sur la propriété étrangère, préconisant plutôt des mesures ciblées sur les marchés métropolitains où la concurrence avec les locaux est la plus féroce.

Conséquences pour les résidents locaux

Le boom immobilier a des conséquences tangibles pour les résidents locaux. La hausse des loyers et l’augmentation des locations à court terme provoquent le déplacement et le mécontentement des habitants de longue date. Les plaintes concernant le bruit et l’élimination inadéquate des ordures par les visiteurs de courte durée tendent encore plus les relations avec la communauté.

Les analystes prévoient que la tendance à l’investissement étranger dans l’immobilier japonais va probablement se poursuivre, grâce à la faiblesse du yen, aux faibles taux d’intérêt et à l’attrait du Japon en tant que refuge pour les investissements. L’équilibre entre les avantages des capitaux étrangers et la nécessité de garantir un logement abordable pour tous les résidents reste un défi essentiel pour le Japon à l’avenir.

(ns)

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