Les géants du jouet s’attendent à ce que Saint-Nicolas et le Père Noël se serrent la ceinture cette année

Les géants du jouet Mattel et Hasbro ont pris un coup dur en bourse jeudi dernier. Des prévisions décevantes qui ont fait fuir les investisseurs.

Pourquoi est-ce important ?

Tant aux États-Unis qu'au sein de l'Union européenne, l'inflation a ralenti ces derniers mois. Néanmoins, elle reste au-dessus de l'objectif des banques centrales, à savoir une inflation de 2%. La hausse des prix à la consommation met la pression sur le pouvoir d'achat, amenant ainsi les familles à économiser sur les dépenses non essentielles.

Les résultats trimestriels de Hasbro et Mattel n’ont pas séduit les investisseurs. Hasbro a chuté de 11,65 % jeudi et Mattel de 7,6 %.

  • Hasbro a enregistré un chiffre d’affaires de 1,5 milliard de dollars au troisième trimestre, soit 10 % de moins que l’année précédente. Les attentes étaient fixées à 1,65 milliard de dollars. Au final, le producteur, entre autres de Monopoly, a enregistré une perte de 171,1 millions d’euros. L’année précédente, il avait réalisé un bénéfice de 129,2 millions de dollars.
  • Mattel, en revanche, a vu ses revenus augmenter de 9 % sur une base annuelle pour atteindre 1,9 milliard de dollars, mieux que prévu. Cette hausse est principalement due au film Barbie. Le géant du jouet prévoit 125 millions de dollars de revenus tirés de cette adaptation cinématographique sur l’année. Cependant, le bénéfice reste nettement inférieur à celui de l’année précédente : 146,3 millions de dollars, contre 290 millions de dollars en 2022.

Hasbro et Mattel sont pessimistes pour les fêtes

Les détails : les investisseurs sont fondamentalement rebutés par ces prévisions. Les géants du jouet estiment que les familles dépenseront moins pour les dépenses non essentielles cet automne, y compris pour les jouets.

  • Hasbro s’attend à ce que les ventes chutent de 13 à 15 % cette année. Une précédente prévision estimait une baisse de 3 à 6 %.
  • Mattel est plus optimiste que son concurrent. Le fabricant de jouets a relevé ses prévisions de bénéfice pour cette année, passant de 1,1 à 1,2 dollar par action à 1,15 à 1,25 dollar. Mattel met toutefois en garde contre une situation macroéconomique très incertaine, faisant notamment référence à l’inflation qui met la pression sur le pouvoir d’achat. Le fabricant de jouets n’exclut donc pas que les ventes soient décevantes dans les mois à venir. Les analystes de Citi Research ajoutent que le marché espérait une augmentation bien plus importante des prévisions de bénéfice. Cela expliquerait, selon eux, pourquoi l’action a autant chuté alors que plusieurs chiffres du rapport trimestriel étaient meilleurs que prévu.

Les consommateurs ont peu confiance en l’avenir

Zoom arrière : face à la situation incertaine, les consommateurs restent pessimistes quant à ce que l’avenir leur réserve.

  • Des chiffres préliminaires de l’Université du Michigan montrent que la confiance des consommateurs américains a diminué en octobre. L’indice mesurant cette confiance est passé de 68,1 à 63 points. Tout score supérieur à 100 indique une confiance accrue et tout score inférieur à 100 indique une confiance en baisse. La dernière fois que cet indice avait dépassé les 100 points, c’était en février 2020.
  • Dans la zone euro également, les consommateurs sont loin d’être optimistes. L’indice européen de confiance des consommateurs a légèrement baissé, passant de -17,8 à -17,9 points, selon un rapport préliminaire de la Commission européenne. Ce chiffre est inférieur à la moyenne à long terme. Cependant, la confiance s’est améliorée par rapport à la crise énergétique. En septembre 2022, l’indice était tombé à -29,8 points.

MB

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