Les experts climatiques se réunissent à Paris malgré le scepticisme des États-Unis


Principaux renseignements

  • La réunion du GIEC à Paris rassemble plus de 600 experts pour commencer à travailler sur le prochain grand rapport des Nations unies sur le climat, malgré le scepticisme du gouvernement américain.
  • Le scepticisme à l’égard du changement climatique au sein du gouvernement américain constitue un obstacle important aux efforts internationaux visant à résoudre le problème.
  • Le septième rapport d’évaluation du GIEC, dont la publication est prévue pour 2028 ou 2029, jouera un rôle crucial dans l’élaboration des politiques et actions climatiques à tous les niveaux.

Environ 600 experts de plus de 100 pays se sont réunis en banlieue parisienne pour commencer à travailler sur le prochain grand rapport des Nations unies sur le climat. Cette réunion, organisée par la France, intervient à un moment où le consensus international sur le réchauffement climatique est confronté aux défis du président américain Donald Trump, qui a publiquement rejeté la science du climat en la qualifiant de « canular ».

Importance du consensus scientifique

La ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, a souligné l’importance cruciale du travail des scientifiques dans un monde où le multilatéralisme s’affaiblit et où la désinformation sur le changement climatique se propage par divers canaux. Elle a reconnu que de nombreuses personnes nient les résultats de la science du climat, soulignant la bataille difficile à laquelle sont confrontés les experts.

La réunion coïncide également avec les tensions actuelles concernant l’implication des États-Unis dans l’action climatique. Katherine Calvin, une éminente spécialiste américaine du climat qui était auparavant responsable scientifique à la NASA, est l’un des principaux auteurs du prochain rapport du GIEC. Son licenciement de la NASA a suivi les ordres de l’administration Trump.

Scepticisme au sein du gouvernement américain

Ce scepticisme à l’égard du changement climatique au sein du gouvernement américain constitue un obstacle de taille. Le précédent rapport du GIEC, publié en 2013, avertissait que le monde était en passe de dépasser le seuil critique de 1,5 °C de réchauffement d’ici 2030. Toutefois, les Nations unies prévoient désormais que cette limite sera dépassée plus tôt que prévu, ce qui augmentera les risques d’événements météorologiques graves et de changements environnementaux irréversibles.

La réunion en France marque le début d’un processus menant au septième rapport d’évaluation du GIEC (AR7), dont la publication est prévue pour 2028 ou 2029. Cette réunion rassemble pour la première fois les auteurs principaux, ce qui leur permet d’aborder en collaboration des questions climatiques interdisciplinaires complexes. Il est important de noter que le GIEC fonctionne sur la base du consensus, ce qui signifie que tout pays peut opposer son veto au rapport final.

Processus du GIEC

Alors que le gouvernement américain reste largement désengagé des efforts internationaux en matière de climat, de nombreux scientifiques américains participent au processus du GIEC. Le président du GIEC, Jim Skea, a souligné l’importance continue des rapports du GIEC dans l’élaboration des politiques et des actions climatiques à tous les niveaux, y compris les négociations mondiales.

Malgré les désaccords concernant le calendrier de publication du rapport AR7, Skea maintient que le GIEC n’est pas confronté à une crise. Un groupe connu sous le nom de High Ambition Coalition, comprenant des pays de l’UE et des nations en développement vulnérables, plaide pour une publication en 2028 afin de coïncider avec le bilan mondial mandaté par l’Accord de Paris. À l’inverse, les économies émergentes et les principaux pays producteurs de combustibles fossiles plaident pour une date de publication plus tardive, en 2029, invoquant la nécessité de disposer de plus de temps.

Ce débat reflète les divisions observées lors du récent sommet sur le climat de la COP30 au Brésil, qui a débouché sur un accord dépourvu d’appel clair à l’élimination progressive des combustibles fossiles. (fc)

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