Principaux renseignements
- La relance de la construction navale aux États-Unis s’appuie fortement sur des partenariats avec des constructeurs navals internationaux.
- L’investissement du groupe sud-coréen Hanwha dans le chantier naval de Philadelphie vise à augmenter considérablement la production de navires et à remédier à la pénurie de main-d’œuvre grâce à des programmes de formation.
- La collaboration internationale s’étend au-delà des navires commerciaux, englobant la construction de sous-marins nucléaires et le développement de capacités arctiques avec des partenaires tels que la Finlande et l’Italie.
Le gouvernement du Trump vise à revitaliser l’industrie navale américaine, un secteur crucial pour la sécurité nationale. Toutefois, les experts reconnaissent que la réalisation de cet objectif nécessitera une collaboration importante avec des partenaires internationaux, notamment en raison de la domination de la Chine et de la Corée du Sud sur le marché mondial de la construction navale.
Capacité de construction navale chinoise
La capacité de construction navale de la Chine éclipse celle des États-Unis, avec une production plus de 230 fois supérieure. Les États-Unis ne comptent actuellement que huit chantiers navals en activité, contre plus de 300 pour la Chine. Cette disparité met en évidence les défis auxquels est confrontée l’initiative « Make American Shipyards Great Again ».
Le plan de l’administration prévoit la construction de méthaniers, de brise-glaces polaires et de navires de la marine. Cette initiative en faveur de la construction navale s’inscrit dans le prolongement des enquêtes en cours sur les pratiques commerciales déloyales de la Chine, qui ont abouti à l’imposition de droits de douane américains sur les navires construits en Chine qui visitent les ports américains.
Partenariats avec des constructeurs navals étrangers
Malgré ces difficultés, les États-Unis ont conclu des partenariats avec des constructeurs navals étrangers afin de soutenir leur industrie nationale. La société sud-coréenne Hanwha Group, troisième constructeur naval au monde, joue notamment un rôle central dans cet effort.
Hanwha a acquis le chantier naval de Philadelphie en 2024 et prévoit d’investir 5 milliards de dollars (environ 4,3 milliards d’euros) dans la modernisation de l’installation, dans le but d’augmenter la production de navires de 1 à 1,5 navire par an à 20. Hanwha a déjà obtenu des commandes pour deux transporteurs de GNL qui seront construits au chantier naval et dont les livraisons sont attendues autour de 2028.
Programme de formation
Pour remédier à la pénurie de main-d’œuvre, Hanwha mettra en œuvre un programme de formation qui prévoit la rotation des travailleurs américains sur son chantier naval en Corée du Sud, ce qui leur permettra d’apprendre auprès de professionnels expérimentés.
Outre les navires GNL, Hanwha Shipping a également commandé dix pétroliers de moyenne portée pour le transport de pétrole et de produits chimiques, ce qui représente la plus importante commande de navires commerciaux américains depuis plus de vingt ans. Cette commande souligne la demande croissante de navires de transport de marchandises construits aux États-Unis.
Sous-marins nucléaires
L’initiative de construction navale de le gouvernement du Trump s’étend au-delà des navires commerciaux pour inclure les sous-marins nucléaires. Hanwha prévoit de construire son premier sous-marin à propulsion nucléaire sur le chantier naval de Philadelphie, une étape importante dans le renforcement des capacités navales américaines et de l’autosuffisance en cas de conflit.
Outre la Corée du Sud, les entreprises finlandaises et italiennes contribuent également à la résurgence de la construction navale aux États-Unis. Fincantieri Marinette Marine (FMM), un chantier naval italien situé dans le Wisconsin, joue un rôle clé dans la construction des frégates de la marine et des méthaniers.
Capacités dans l’Arctique
Conscients de l’importance stratégique de la région arctique, les États-Unis cherchent à combler leur retard en matière de production de brise-glaces polaires. La Finlande, leader dans la technologie des brise-glaces, s’est associée aux garde-côtes américains pour construire onze nouveaux brise-glaces dans le cadre d’un accord d’une valeur de 6,1 milliards de dollars. Cette collaboration souligne le besoin croissant de capacités arctiques dans un contexte de concurrence géopolitique accrue dans la région. (uv)
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