Les Etats-Unis ont décidé de réduire drastiquement leur aide financière pour la Palestine

Le gouvernement américain a annoncé sa décision de mettre fin à sa participation au programme d’aide des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Comme la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, cette décision reflète le changement de la politique américaine à l’égard du Moyen-Orient sous la présidence de Donald Trump. Elle témoigne de l’intention de Washington de mettre en oeuvre son propre plan pour tenter de mettre fin au conflit entre Israël et la Palestine.

En 2017, les Etats-Unis contribuaient encore à hauteur d’un tiers du budget de 1,1 milliard de dollars (environ  947 millions d’euros) de l’UNRWA (soit environ 350 millions de dollars), ce qui faisaient d’eux le plus gros contributeur de l’agence, devant les pays européens et les pays arabes.

Une division par 5 de l’aide globale

Mais le 25 août dernier, ils ont mis fin au versement des 200 millions de dollars (environ 172 millions d’euros) d’aide bilatérale aux Palestiniens. Au début de cette année, ils avaient déjà décidé de réduire de presque la moitié leur participation au financement de l’agence, qui était tombée à 65 millions de dollars (environ 56 millions d’euros), contre 130 millions de dollars l’année dernière (environ 112 millions d’euros). Cela signifie donc que ce paiement sera désormais leur unique contribution.

Washington entend ainsi manifester son mécontentement quant à la manière dont l’Office de secours et de travaux des Nations Unies (UNRWA) dépense le budget qui lui est alloué. De même, le gouvernement américain souhaite obtenir une forte réduction du nombre de personnes dotées du statut de réfugiés palestiniens, afin de simplifier les négociations en vue d’un potentiel accord de paix.

Une réduction drastique du nombre de bénéficiaires du statut de réfugié

Aujourd’hui, plus de cinq millions de Palestiniens bénéficient de ce statut, et le gouvernement américain souhaiterait ramener cet effectif à moins de 500 000, ce qui correspond au nombre des personnes encore vivantes à l’avoir obtenu lorsque l’agence a été créée il y a septante ans. 

Pour la plupart des Palestiniens, une telle mesure mettrait fin au “droit de retour” dans les territoires  avec Israël, et selon de nombreux experts, cette décision risque de susciter un regain de tensions, en particulier dans la bande de Gaza, et de dégrader encore davantage une situation économique et humanitaire déjà catastrophique. Car même s’il était douteux de ce droit au retour pourrait effectivement être exercé un jour, il constituait l’un des thèmes qui devaient être débattus dans le cadre des négociations pour un accord de paix.

Si elle veut récupérer l’aide américaine, l’UNRWA doit changer ses règles et sa manière de fonctionner

Si elle veut récupérer l’aide américaine, l’UNRWA doit changer ses règles et sa manière de fonctionner, ont indiqué les officiels américains. L’Assemblée générale des Nations Unies a toujours montré une grande sympathie pour la question palestinienne, ce qu’avait fustigé l’ambassadeur américain auprès des Nations Unies, Nikki Haley, dès sa première intervention à l’Institution en février 2017. Mardi, elle a noté que les Palestiniens continuaient d’être extrêmement hostiles à l’égard des États-Unis, en dépit de l’aide que ceux-ci leur avait accordée.

Elle a également invité les autres nations qui expriment leur sympathie pour la cause palestinienne à mettre la main à la poche : “Où est l’Arabie Saoudite? Où sont les Émirats Arabes Unis? Où est le Koweït ? Est-ce qu’ils ne se soucient pas suffisamment des Palestiniens pour y aller et donner de l’argent pour s’assurer que l’on prendra soin de ces enfants ?”

L’impact des restrictions que les Etats-Unis ont déjà appliquées cette année est déjà visible dans les écoles des Nations Unies dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. Des dizaines de milliers d’écoliers palestiniens sont retournés à l’école après les vacances sans savoir s’ils pourront achever leur année scolaire.

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