Principaux renseignements
- Le ministère américain de l’énergie a désigné la Corée du Sud comme un pays « sensible ».
- Il n’y a actuellement aucune restriction à la coopération scientifique et technologique bilatérale entre les deux pays.
- La désignation prend effet le 15 avril et place Séoul aux côtés de pays comme la Chine, Taïwan, Israël, la Russie, l’Iran et la Corée du Nord.
À la suite d’une période de tensions accrues autour du programme nucléaire de la Corée du Nord et d’inquiétudes concernant les engagements des États-Unis en matière de sécurité, le ministère américain de l’énergie (DOE) a désigné la Corée du Sud comme un pays sensible, selon Reuters. Cette décision, qui prend effet le 15 avril, place la Corée du Sud sur la liste des pays sensibles, c’est-à-dire des pays considérés comme présentant un risque stratégique, aux côtés de pays tels que la Chine, Taïwan, Israël, la Russie, l’Iran et la Corée du Nord. Le ministère de l’énergie n’a pas révélé les raisons spécifiques de l’inclusion de la Corée du Sud, mais il a déclaré qu’il n’y avait actuellement aucune nouvelle restriction à la coopération scientifique et technologique bilatérale entre les deux pays.
Cette décision intervient dans un contexte de discussions sur le développement potentiel du nucléaire en Corée du Sud, en raison des inquiétudes suscitées par les progrès de la Corée du Nord et des incertitudes entourant les engagements des États-Unis en matière de défense. Des responsables sud-coréens, dont le président Yoon Suk Yeol, ont déjà évoqué la possibilité d’un programme d’armes nucléaires comme moyen de dissuasion face à l’arsenal croissant de la Corée du Nord. Toutefois, après des négociations avec l’administration Biden de l’époque, Séoul a réaffirmé son engagement envers le traité de non-prolifération nucléaire et a accepté de s’abstenir de se doter d’armes nucléaires en échange d’une plus grande transparence concernant les stratégies de dissuasion nucléaire des États-Unis dans la région.
Développements nucléaires
Malgré cette assurance, le discours public sur le programme nucléaire potentiel de la Corée du Sud persiste. Le ministre des affaires étrangères Cho Tae-yul a reconnu que l’option restait « sur la table », citant l’évolution du paysage international pour justifier l’examen de toutes les possibilités. Des experts, tels que Daryl Kimball de l’Arms Control Association, estiment que la rhétorique récente de la Corée du Sud présente un risque de prolifération, ce qui justifie la décision du ministère de l’énergie de l’inscrire sur la liste des pays sensibles. Selon lui, cette désignation exclut en effet toute possibilité pour Séoul de demander l’approbation des États-Unis pour des activités d’enrichissement de l’uranium ou de retraitement du combustible usé, des actions essentielles pour le développement d’armes nucléaires.
L’absence de communication officielle de la part du gouvernement américain concernant cette désignation a suscité des inquiétudes à Séoul. Le ministère sud-coréen des affaires étrangères a déclaré qu’il n’avait été informé de l’inscription potentielle sur la liste que par des voies informelles et qu’il n’avait pas encore reçu de notification officielle de la part de Washington. Malgré l’absence de communication directe, le ministère de l’énergie a souligné son engagement à collaborer avec la Corée du Sud pour promouvoir des intérêts communs.
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