Principaux renseignements
- Les dirigeants de l’UE conviennent d’augmenter les dépenses de défense et de renforcer les capacités militaires au cours des cinq prochaines années.
- Le soutien à l’Ukraine reste primordial, 26 pays de l’UE ayant réaffirmé leur engagement malgré le refus de la Hongrie d’approuver les conclusions du sommet.
- Le financement de l’augmentation des dépenses de défense soulève des questions sur le rôle potentiel de la Banque centrale européenne (BCE).
Les dirigeants de l’Union européenne ont récemment tenu un sommet à Bruxelles, qui a débouché sur un accord visant à augmenter les dépenses de défense et à renforcer les capacités militaires dans toute l’Europe au cours des cinq prochaines années. Cette décision a été prise à l’issue de discussions soulignant le besoin urgent d’améliorer la compétitivité en rationalisant la bureaucratie, en réduisant les coûts énergétiques et en attirant des investissements privés pour renforcer les secteurs de l’économie et de la défense.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a souligné l’interconnexion de la défense et de la compétitivité, les considérant comme les deux faces d’une même pièce. Elle a mis en avant le « Livre blanc sur l’avenir de la défense européenne » et le plan « Readiness 2030 », qui décrit la manière dont l’UE entend allouer les fonds de défense dans les années à venir. Von der Leyen a déclaré qu’un accord historique avait été conclu deux semaines auparavant pour renforcer les capacités militaires et les dépenses de défense, et que le sommet d’aujourd’hui détaillait les étapes précises de la mise en œuvre.
Le soutien de l’UE à l’Ukraine reste primordial
Le soutien à l’Ukraine reste primordial, 26 pays de l’UE ayant réaffirmé leur engagement. Notamment, la Hongrie a une fois de plus refusé d’approuver les conclusions du sommet. Le président français Emmanuel Macron a annoncé la tenue d’un sommet de la « coalition des volontaires » à Paris jeudi. Cette coalition comprend des pays disposés à fournir une assistance militaire à l’Ukraine et à collaborer à la mise en place d’une force de maintien de la paix à la suite d’un éventuel accord de paix.
Macron a fait part des résultats de ses récentes rencontres avec le président ukrainien Zelensky et le président américain Donald Trump, déclarant que le sommet de la semaine prochaine portera sur l’aide militaire à court terme pour l’Ukraine, le développement d’un modèle militaire ukrainien durable pour dissuader les futures invasions russes, et l’exploration de garanties de sécurité de la part des forces européennes et alliées.
Le financement de l’augmentation des dépenses de défense
Le financement de cette augmentation des dépenses de défense soulève des questions sur le rôle potentiel de la Banque centrale européenne (BCE). Alors que les dirigeants de l’UE ont convenu d’augmenter les dépenses de défense de 800 milliards d’euros, l’implication de la BCE reste incertaine.
François Villeroy de Galhau, membre de la Banque centrale européenne, s’est montré prudent quant à l’augmentation des dépenses de défense, soulignant la nécessité d’une responsabilité fiscale. Il a déclaré que si l’augmentation des dépenses de défense est nécessaire, elle ne doit pas impliquer une politique de « dépenses à tout va ».
Robert Holzmann, responsable de la politique de la BCE, a reconnu qu’une discussion future aurait lieu concernant le rôle potentiel de la BCE dans le financement des efforts accrus de l’Union en matière de défense.
Stabilité économique et les dépenses de défense
Christine Lagarde, présidente de la BCE, a récemment minimisé la probabilité que la banque finance directement ces initiatives, déclarant qu’une telle action ne relève pas du mandat de la BCE. La difficulté de trouver un équilibre entre la stabilité économique et l’augmentation des dépenses de défense est devenue une nouvelle préoccupation pour l’Europe.
Le chef de la banque centrale néerlandaise, Klaas Knot, a souligné qu’il était justifié d’augmenter les dépenses de défense, tout en reconnaissant qu’elles risquaient d’accroître la dette et de compliquer les prévisions en matière d’inflation et de politique monétaire.
Les efforts actuels de la BCE pour contrôler la croissance et l’inflation sont rendus encore plus complexes par la nécessité d’augmenter les dépenses de défense. La menace imminente d’une guerre commerciale avec les États-Unis et la nécessité de renforcer les défenses européennes en réponse à la réduction de l’engagement militaire des États-Unis représentent des défis significatifs avec des impacts potentiels à long terme à la fois sur la croissance économique et les niveaux de prix.
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