Les cryptomonnaies de plus en plus utilisées pour payer les salaires en 2024, selon une étude

Avec du contenu de marque de Circle/USDC


Principaux renseignements

  • Le nombre de professionnels payés en cryptomonnaies a triplé en un an, passant de 3% à près de 10%, selon une enquête menée auprès de 1600 personnes
  • L’USDC de Circle prend une large part de ces paiements en crypto (63%), devançant assez largement l’USDT de Tether (28,6%)
  • Les salaires des ingénieurs juniors dans le secteur blockchain ont bondi de plus de 25%, tirés par une forte demande de talents techniques

Recevoir son salaire en cryptomonnaies ? La tendance progresse rapidement. Pantera Capital, le puissant fonds d’investissement de la sphère crypto, a publié les résultats de son enquête sur le sujet en début de mois : 9,6% des professionnels du secteur blockchain reçoivent désormais leur rémunération en actifs numériques.

Un chiffre basé sur les réponses de plus de 1600 professionnels, principalement dans des startups financées par les fonds spécialisés. Un panorama diversifié, et qui offre un aperçu des pratiques salariales de l’écosystème crypto, de l’Asie à l’Amérique du Nord (77 pays représentés).

Les stablecoins dominent largement les paiements

Qu’est-ce qu’un professionnel reçoit concrètement quand il est payé en crypto ? Dans l’écrasante majorité des cas, il s’agit de stablecoins. Il s’agit de ces cryptomonnaies dont la valeur reste stable, adossée au dollar américain et plus rarement à l’euro. L’USDC de l’américain Circle arrive en tête des crypto-devises utilisées, puisqu’il représente 63% de tous les salaires versés en crypto, quand l’USDT du bahamien Tether n’en représente que 28,6%. Ensemble, ces deux stablecoins couvrent plus de 9 paiements sur 10.

Ce choix massif des stablecoins pour les salaires est logique, les professionnels privilégient la stabilité pour leur rémunération. C’est l’inverse des investisseurs, qui se demandent dans quelles cryptos investir en 2025 et donc se tournent vers des cryptos capables de gagner en valeur soit régulièrement, soit de manière spectaculaire, selon le cas d’usage :

  • Cryptomonnaies de paiement prometteuses, pour transférer des fonds sans dépendre des circuits bancaires,
  • Tokens d’infrastructure permettant l’accès à des services comme le stockage en ligne, l’IA, 
  • Tokens de gouvernance liés à un acteur prometteur de la DeFi (finance décentralisée),
  • Cryptos liées à la tokenisation de l’immobilier, de l’art, du vin même (fractionner la propriété d’un actif réel précis),
  • Et enfin meme coins surfant sur des tendances virales.

L’USDC crédité d’un meilleur score de confiance que ses concurrents

Un paradoxe intrigue les analystes : l’USDT est actuellement le plus gros stablecoin du marché des échanges, puisque les données temps réel montrent que 165 milliards d’USDT sont en circulation, contre 66 milliards (soit bien moins !) pour l’USDC. Pourtant, c’est bien l’USDC qui est crédité d’une plus grande confiance pour ce qui est des salaires.

L’explication tient en partie aux plateformes de gestion de paie internationale comme Deel, Remote ou Rippling.

Ces services sont des passerelles incontournables lorsqu’une entreprise emploie des talents dans le monde entier. Or celles-ci proposent toutes l’USDC… mais aucune n’offre l’USDT.

Circle mise très activement sur un positionnement institutionnel. L’entreprise a récemment demandé une licence bancaire fédérale aux États-Unis, mais s’est heurtée aux réticences des acteurs historiques comme Goldman Sachs et JPMorgan. À défaut, la société multiplie les partenariats avec des acteurs financiers traditionnels, dont JPMorgan justement, positionnant l’USDC comme l’infrastructure de paiement B2B de référence.

Frais réduits, pas de délais… Une transformation concrète des pratiques salariales

Comment fonctionne concrètement un salaire en stablecoins ? L’employé reçoit ses USDC ou USDT directement sur son portefeuille numérique (wallet), généralement le jour même du virement par l’employeur. Avec les stablecoins, les transferts sont quasi-instantanés puisque la localisation ne compte plus, la blockchain ne faisant pas de différence si vous êtes en Thaïlande ou à Vancouver.

Mais la plus grande révolution des stablecoins tient à leurs frais réduits, à des années-lumières des frais d’un virement SWIFT traditionnel. En effet, un transfert d’USDC ou d’USDT sur le réseau Solana coûte actuellement moins de 0,001 dollar en frais, contre pas moins de 20 pour un virement initié chez une banque commerciale traditionnelle…

Pantera note aussi que certains professionnels choisissent tout de même de recevoir une partie de leur salaire en cryptomonnaies volatiles comme l’Ethereum (ETH) ou le Bitcoin (BTC). Ils restent certes minoritaires, environ 1 salarié sur 10 interrogés, mais cette option s’apparente pour eux à un investissement.

En clair, si recevoir 3000 USDC leur garantit de toucher l’équivalent de 3000 dollars, recevoir l’équivalent en BTC peut voir cette somme varier de 20% ou plus en quelques jours avec un bitcoin haussier. Avec les risques que cela comporte. Notons aussi que ces données proviennent d’un sondage volontaire auprès de professionnels travaillant majoritairement dans des startups blockchain, du stade seed jusqu’aux séries C et au-delà.

L’étude jette un éclairage sur des écarts salariaux significatifs dans le secteur

Un dernier mot sur des tendances inattendues observées dans les rémunérations du secteur blockchain ou “web3” (nom donné à l’internet de demain, reposant sur registre partagé au détriment des GAFAM).

Les ingénieurs débutants (de 1 à 3 ans d’expérience) ont vu leur salaire médian passer de 110 000 à plus de 148 000 dollars en un an, soit une hausse de plus de 25%. Les profils intermédiaires (de 3 à 6 ans) progressent de 14,5% à 176 000 dollars, tandis que les seniors (plus de 6 ans) augmentent de près de 5% à 202 000 dollars.

Comment expliquer qu’il n’y ait pas autant d’écarts entre profils juniors et seniors ? Tout simplement une très forte demande pour les talents juniors, prêts à se former aux spécificités de la blockchain.

De fait, les diplômes ont de moins en moins d’importance : les titulaires d’un bachelor (licence) gagnent en moyenne 286 000 dollars, contre 214 000 dollars pour un master et près de 227 000 dollars pour un doctorat.

Cette inversion de la hiérarchie traditionnelle s’explique par la culture du secteur, qui privilégie les compétences techniques démontrables, comme la capacité à auditer du code ou à optimiser une blockchain, plutôt que les qualifications académiques formelles.

Signalons pour finir que près de 3 répondants sur 4 travaillant hors des États-Unis : les tendances reflètent beaucoup la dimension internationale prise par le secteur, notamment au profit des ingénieurs asiatiques, essentiellement basés à Singapour, à Hong Kong et en Corée du Sud. La Chine, plus méfiante envers le secteur crypto, est sous-représentée.

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