Principaux renseignements
- Les constructeurs automobiles européens Stellantis et Renault font pression sur l’UE pour qu’elle crée une nouvelle catégorie de voitures plus petites avec moins de règles de sécurité.
- Les lobbyistes affirment que les réglementations existantes rendent les petites voitures trop chères pour être fabriquées de manière rentable, mais les critiques rétorquent que l’assouplissement des exigences en matière de sécurité pourrait entraîner une baisse de la cote de sécurité des voitures européennes.
- La catégorie « e-car » ou « M0 » proposée aurait des restrictions moins strictes en matière de taille et de moteur, et bénéficierait de taxes et de coûts d’assurance moins élevés.
Les constructeurs automobiles européens Stellantis et Renault s’opposent à l’arrivée de leurs rivaux chinois sur le marché européen avec des véhicules électriques abordables. Ils font pression sur l’Union européenne pour qu’elle crée une nouvelle catégorie de voitures plus petites avec moins de règles de sécurité, afin de les rendre moins chères à produire, rapporte Reuters.
Cet effort est motivé par la crainte que les réglementations existantes ne rendent les petites voitures trop chères pour être fabriquées de manière rentable. Le président de Stellantis, John Elkann, et le PDG de Renault, Luca de Meo, plaident en faveur d’une catégorie « e-car » inspirée des « kei cars » japonais, des véhicules compacts dont les restrictions en matière de taille et de motorisation sont assouplies et qui bénéficient de taxes et de frais d’assurance réduits.
La concurrence s’intensifie
Si les constructeurs automobiles chinois se concentrent actuellement sur les voitures électriques et les hybrides de grande taille, des modèles plus petits et abordables se profilent à l’horizon. La Dolphin Surf de BYD, dont le prix est inférieur à 20 000 euros, est en concurrence directe avec la Renault 5, de taille similaire, qui coûte près de 5 000 euros de plus.
Face à cette pression, les constructeurs européens explorent le potentiel des voitures moins chères pour stimuler les ventes et atteindre les objectifs en matière de CO2. Bien qu’il ne représente actuellement que 5 pour cent du marché, le segment des petites voitures pourrait rebondir de manière significative, pour atteindre potentiellement 600 000 unités d’ici 2030, selon S&P Global.
L’effort de lobbying
L’effort de lobbying vise le Règlement général sur la sécurité 2 (RGS2) de l’UE, qui impose divers dispositifs de sécurité. Les lobbyistes affirment que ces exigences sont inutiles pour les petites voitures de ville conçues pour une conduite urbaine à faible vitesse. Ils proposent une nouvelle catégorie « M0 » ou « e-car » avec des réglementations assouplies.
La Commission européenne étudie la proposition, mais la mise en œuvre des changements tout en maintenant les normes de sécurité sera complexe.
Inquiétudes et contre-arguments
Des inquiétudes subsistent quant à la possibilité pour les modèles moins réglementés de concurrencer les voitures électriques chinois, qui obtiennent régulièrement des notes de sécurité élevées de la part d’Euro NCAP. L’assouplissement des exigences en matière de sécurité pourrait entraîner une baisse de la cote de sécurité des petites voitures européennes, ce qui pourrait avoir une incidence sur le choix des consommateurs et les achats des flottes.
BYD France affirme que blâmer les réglementations de l’UE pour l’inabordabilité est « un tas d’excuses », soulignant son engagement à offrir des petites voitures qui répondent à toutes les normes de sécurité actuelles. En fin de compte, le débat porte sur l’équilibre entre l’accessibilité et la sécurité sur le marché des véhicules électriques, qui évolue rapidement.