Principaux renseignements
- Les Chinois aisés expriment leur pessimisme quant à l’avenir de l’économie.
- L’incertitude économique conduit à une approche prudente des dépenses.
- Les voyages internationaux sont privilégiés par rapport aux produits de luxe.
Une récente étude du cabinet de conseil Oliver Wyman révèle une tendance inquiétante au sein de la population chinoise aisée. Ses perspectives économiques reflètent le pessimisme qu’elle a ressenti lors de la pandémie de Covid-19. En mai, 22 pour cent des personnes interrogées ont exprimé leur négativité à l’égard de l’économie, dépassant légèrement les 21 pour cent enregistrés en octobre 2022, juste avant que Pékin n’assouplisse sa politique stricte de zéro-covid.
À l’horizon de cinq ans, les personnes interrogées se sont montrées nettement moins optimistes qu’en 2022. Selon Imke Wouters, partenaire d’Oliver Wyman, ce changement d’état d’esprit a de profondes répercussions sur les habitudes de consommation et d’épargne. Elle le dit à CNBC. Une incertitude économique prolongée alimente la négativité et encourage une approche plus prudente des dépenses. Ces conclusions s’alignent sur les données économiques récentes qui montrent un ralentissement de la croissance des ventes au détail et des pressions déflationnistes persistantes, les entreprises ayant recours à des réductions de prix pour faire face à la concurrence.
Jeunes adultes
L’étude, réalisée du 16 au 27 mai, a porté sur 2 000 ménages dont les revenus mensuels dépassent 30 000 yuans (4 180 dollars). Bien que ce chiffre ne représente qu’une fraction des consommateurs chinois, il met en évidence les inquiétudes ressenties par un segment important de la population.
Notamment, les jeunes adultes âgés de 18 à 28 ans vivant dans les grandes villes ont fait preuve du plus grand pessimisme parmi tous les groupes d’âge, enregistrant la plus forte baisse de sentiment à partir d’avril 2024.
Expériences plutôt que les produits de luxe
Malgré leurs préoccupations économiques, les Chinois aisés sont de plus en plus enclins à voyager à l’étranger. Plutôt que d’investir dans des produits de luxe, ils privilégient les expériences qui offrent une gratification et un plaisir immédiats.
Oliver Wyman prévoit que 37 pour cent des Chinois aisés voyageront à l’étranger cette année, dépassant ainsi le niveau de 32 pour cent atteint avant la pandémie. Si les destinations populaires comme les États-Unis restent moins prisées, les voyages vers des pays proches comme la Malaisie et le Japon ont déjà rebondi pour atteindre les niveaux de 2019. (fc)

