Depuis le 13 janvier, les restrictions de l’UE sur l’accèsaux données financières ont pris fin. Jusqu’à cette date, les grandes banques étaientles seules à être autorisées à connaître les données financières des clientsdans les pays membres de l’UE.
Mais en vertu de la directiveOpen Banking, les institutions financières devront partager cesdonnées avec des tiers lorsque leurs clients l’auront permis. De cette manière,on espère donner plus de contrôle sur leurs données aux clients.
Là encore, Facebook, Google, Apple et Amazon répondentprésents
En particulier, les tierces parties pourront bénéficier decette mesure en particulier pour effectuer des paiements pour le compte deleurs clients. On s’attend notamment à ce que les grandes entreprises detechnologie comme Facebook et Google en profitent. Ces derniers mois, cesdernières ont lancé des produits tels que Google Wallet et Facebook Pay by Messenger.Mais les nouvelles règles permettront à Facebook par exemple d’effectuer despaiements via WhatsApp à l’avenir. Auparavant, les entreprises technologiques devaientconclure des accords avec des banques locales pour effectuer des paiements aunom des clients, mais désormais cette contrainte n’est plus.
La réglementation des banques devrait également s’appliquerau secteur technologique
Tout cela n’est pas du goût des grandes banques européennes.Les dirigeants de ces banques exigent maintenant que les entreprises detechnologie chinoises et américaines soient soumises aux mêmes règles qu’elles.En effet, dans le cas contraire, les entreprises de haute technologie menacentde s’accaparer des pans entiers de leur business model.
Francisco Gonzalez, président de la banque espagnole BBVA,avertit que des entreprises telles que Facebook et Amazon, mais aussi Alibabaet Tencent « remplaceront de nombreuses banques ». Il exhorte donc desorganisations comme le G20 à agir « pour garantir la stabilité financière ».Selon Gonzales, les banques risquent d’être largement perdantes, parce qu’ellessont réglementées bien plus strictement que le secteur de la technologie. « Aujourd’hui, les banques sont responsables de tout ce qui se passe dans lesecteur bancaire. Le même niveau de réglementation doit s’appliquer au secteurde la technologie ».
Dans uneinterview avec le Financial Times, Ralph Hamers (en photo ci-dessus), le CEOd’ING, explique que « les géants de la technologie constituent une menace parcequ’ils ont des milliards de cash. S’ils obtiennent les données financières, laboucle sera bouclée pour eux, parce que pour le moment, ils ne disposent pasdes données transactionnelles portant sur ce que les gens achètent. En tant quesociété, nous devrions aussi réfléchir à cette concentration du pouvoir ».
Les banques de plus en plus dépendantes de « Big Tech »
Les banques, à leur tour dépendent de plus en plus des mêmesgéants de la technologie. Google, Amazon et Microsoft stockent une partcroissante des données financières des banques par l’intermédiaire de leursservices de cloud computing. Et maintenant que les banques automatisent encoredavantage leurs activités grâce à l’emploi de l’intelligence artificielle(IA), cette dépendance pourrait encore s’intensifier encore plus à l’avenir. « Cesont Google, Amazon et Alibaba qui fourniront ces services d’AI. Celainduira-t-il il un risque systémique pour ces entreprises ? », sedemande Richard Lumb, directeur du département des services financiers chezAccenture.