Les analystes prévoient une baisse des provisions pour prêts chez les banques canadiennes


Principaux renseignements

  • Les banques canadiennes devraient déclarer une baisse des provisions pour prêts en souffrance au troisième trimestre, ce qui indique les craintes concernant l’impact de la guerre commerciale sur les défauts de paiement s’atténuant.
  • Les analystes s’attendent à ce que la désescalade des tensions commerciales et les tarifs réciproques profitent aux banques.

Les plus grandes banques canadiennes devraient déclarer au troisième trimestre des provisions pour prêts en souffrance inférieures à celles du deuxième trimestre, ce qui indique que l’impact des tarifs américains sur leurs portefeuilles de crédit est moins important que prévu.

Les analystes s’attendent à ce que les six grandes banques mettent ensemble de côté 5,22 milliards de dollars canadiens (environ 3,23 milliards d’euros) au titre des provisions pour prêts en souffrance au troisième trimestre, contre 6,37 milliards de dollars canadiens (environ 3,94 milliards d’euros) au trimestre précédent. Cette baisse témoigne d’une amélioration des perspectives en matière de défauts de paiement potentiels sur les prêts.

Désescalade des tensions commerciales

Les inquiétudes initiales ont été suscitées par la possibilité d’une guerre commerciale nord-américaine, qui a conduit les banques à augmenter leurs provisions par mesure de précaution contre un ralentissement économique et les défauts de paiement qui en résulteraient sur les prêts commerciaux, les cartes de crédit et les prêts hypothécaires.

Cependant, les développements récents ont dissipé ces craintes. Les données montrent qu’environ 92 pour cent des exportations canadiennes en valeur sont entrées aux États-Unis en franchise de droits en juin, grâce aux exemptions prévues par l’Accord de libre-échange nord-américain. De plus, le premier ministre Mark Carney a récemment levé certains droits de douane que le Canada avait imposés aux États-Unis à titre de représailles.

Les analystes y voient une désescalade des tensions et soulignent la mise en place de droits de douane réciproques gérables entre le Canada, les États-Unis et le Mexique dans le cadre de l’ACEUM. Selon les analystes, la saison des résultats pour les banques canadiennes débutera demain avec la Banque de Montréal et la Banque de Nouvelle-Écosse. Ils prévoient une augmentation significative des revenus nets d’intérêts, allant de 9,3 à 57 pour cent, grâce à la différence entre les revenus des prêts et les intérêts versés sur les dépôts.

Solides positions financières

Les banques canadiennes, traditionnellement réputées pour leur forte capitalisation, ont accumulé un excédent de capital, mais se heurtent à des possibilités d’investissement limitées dans leur propre pays. Elles ont donc eu recours au rachat de leurs propres actions, pour un montant cumulé d’environ 4 milliards de dollars canadiens (environ 2,48 milliards d’euros) au troisième trimestre.

Les analystes attendent désormais des banques qu’elles leur expliquent comment elles comptent utiliser leurs capitaux à l’avenir. Ces informations pourraient donner un aperçu des stratégies mises en place pour atteindre les objectifs financiers à moyen terme. Ces dernières années, les banques ont renforcé leur présence sur le marché américain afin de compenser les possibilités de croissance limitées d’un marché intérieur saturé, tout en investissant massivement dans leurs activités de gestion d’actifs. (uv)

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