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L’éolien offshore européen sort la tête de l’eau et s’offre deux sommets historiques

L’éolien offshore européen sort la tête de l’eau et s’offre deux sommets historiques
Photo: Sjoerd van der Wal/Getty Images

Après une inquiétante baisse en 2022, l’ajout de nouvelles capacités d’énergie éolienne offshore a atteint un total historique en 2023. Les investissements atteignent eux aussi des sommets, réconfortant tout le secteur.

Dans l’actu : 2023, très bonne cuvée pour l’éolien offshore en Europe.

  • Selon un bilan dressé par WindEurope, il n’y a jamais eu autant de nouvelles éoliennes offshore installées en Europe qu’en 2023.
  • Et cette bonne dynamique devrait se poursuivre dans les années à venir. Car les investissements sont bien là. De là à dire que les objectifs seront atteints, il y a un pas à ne pas franchir.

Deux records pour l’éolien offshore européen

Les détails : le plus grand parc du monde est en Europe.

  • En 2023, l’Europe a installé 4,2 GW de nouvelles capacités éoliennes offshore. Cela représente un sommet jamais atteint. Mais aussi une augmentation de 40% par aux 2,5 GW de 2022 – un chiffre plus bas que celui des cinq années précédentes.
  • L’Europe doit une partie de ces ajouts au Royaume-Uni. Si on ne tient compte que des pays membres de l’Union européenne, ceux-ci ont installé 3 GW supplémentaires.
  • WindEurope souligne également le fait que 2023 a vu la mise en service du parc néerlandais Hollandse Kust Zuid. Avec ses 1,5 GW, il est actuellement le plus grand parc éolien offshore opérationnel au monde.

Mais aussi : les investissements sont de retour.

  • L’association européenne de l’éolien européen se réjouit aussi des investissements annoncés en 2023. 30 milliards d’euros de projets ont été annoncés. Du jamais vu. C’est aussi le grand écart par rapport à 2022, où ils étaient tombés à… 400 millions d’euros.
  • Au total, ces investissements concernent huit parcs, devant apporter 9 GW de nouvelles capacités offshore.
  • WindEurope salue la Pologne, qui a largué les amarres de son premier parc éolien offshore. Baltic Power est annoncé avec une puissance de 1,2 GW. Sa construction débutera l’an prochain, pour une mise en service prévue pour 2026.
    • Notons que c’est aussi là que Vestas inaugurera ses premières éoliennes dotées de tours construites via de l’acier « à faibles émissions », lui-même fabriqué en Belgique.
  • En parallèle, la Pologne a également annoncé de gros investissements dédiés au lancement d’usines à pales et à tours. La chaîne d’approvisionnement européenne sera aussi bientôt renforcée par de nouveaux sites au Danemark, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Espagne.

Encore très loin des objectifs

Et après : ça va continuer d’augmenter, mais pas assez vite.

  • Selon les estimations de WindEurope, l’Europe devrait ajouter 5 GW de nouvelles capacités éoliennes offshore par an lors des trois prochaines années. C’est bien, mais cela reste nettement insuffisant pour atteindre les objectifs.
  • L’Union européenne veut atteindre les 111 GW de capacités installées d’ici 2030. Pour l’instant, elle n’est même pas à 20 GW. Le calcul est vite fait : pour y arriver, il faudra ajouter annuellement plus de… 20 GW lors des dernières années de la décennie.
  • WindEurope se réjouit tout de même du retour de l’optimisme à l’égard de l’éolien offshore. Il a notamment été symbolisé par le paquet de mesures de soutien lancé par la Commission à l’automne dernier et par la Charte européenne de l’énergie signée par 26 États membres il y a quelques semaines.
  • L’association professionnelle regrette toutefois la prépondérance des enchères négatives non plafonnées, qui ont représenté 70% de toutes les enchères l’an dernier.
    • « Les développeurs doivent couvrir les coûts supplémentaires des offres négatives », détaille WindEurope « Ils peuvent soit les répercuter sur les consommateurs d’électricité, qui souffrent déjà des prix élevés, soit sur la chaîne d’approvisionnement de l’énergie éolienne, qui est déjà aux prises avec l’inflation et la hausse des coûts. Les appels d’offres négatifs augmentent également le risque global du projet, ce qui fait augmenter les coûts d’investissement.
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