SD Worx constate que la croissance de l’emploi est négative sur la première moitié de l’année 2023, bien en dessous des standards des précédentes années et en particulier de 2019.
Dans l’actu : l’embauche au sein des PME ne décolle plus.
- Selon le spécialiste en ressources humaines SD Worx, qui a mené une analyse auprès de 18.000 entrepreneurs de PME employant plus de 350.000 personnes au cours des quatre dernières années, l’emploi ne progresse plus au sein des PME belges.
- Le solde des embauches est négatif en 2023 (-0,53%), contre une progression de 1,25% l’année dernière et même de 2,02% en 2019, avant la crise sanitaire. Concrètement, il y a plus de résiliations de contrats que d’embauches.
- La proportion d’employeurs ayant mis fin à un contrat (12,8 %) en juin est la plus élevée des quatre dernières années et la proportion d’employeurs ayant embauché (13,3 %) est la plus faible pour la même période.
- Le pourcentage d’emplois perdus dans les PME a dépassé le pourcentage d’emplois créés chaque mois cette année (à l’exception de février).

L’essentiel : qu’est-ce qui explique ce ralentissement ?
- La faible croissance en 2023 est une partie de l’explication. Le volume de travail par tête diminue en Wallonie (-0,86 %) et en Flandre (-0,57 %), mais il reste stable à Bruxelles.
- Une autre pièce du puzzle reste la difficulté pour certaines PME à trouver du personnel qualifié.
- Il y a également les coûts salariaux : « Pas moins de la moitié des PME employant des travailleurs ont déjà indiqué en décembre que l’indexation automatique des salaires avait eu un impact négatif sur leur position concurrentielle« , rappelle SD Worx. En janvier, une indexation de 11% a eu lieu pour la plupart des secteurs.
- Les PME qui souffrent le plus sont liées à l’industrie et à la logistique. Fait étonnant : le secteur habituellement porteur des TIC est lui aussi en territoire négatif en termes d’embauches.
La situation des PME en Belgique
- Plus de la moitié des PME belges (56,9 %) ont augmenté leurs tarifs au cours des derniers mois en raison de l’inflation, selon une étude réalisée en juin par le bureau iVox.
- Celles situées à Bruxelles suivent cette tendance (56,8 %).
- En revanche, seules quatre PME wallonnes sur dix (41,3 %) ont revu leurs tarifs à la hausse ces derniers mois.
- En raison de l’augmentation généralisée des prix, une bonne partie des PME belges (63,5 %) ont vu leur rentabilité diminuer.
- Près de 6 sociétés wallonnes sur 10 (59,8 %) ont subi les effets des hausses de prix sur leur profitabilité.
- À Bruxelles, c’est pire, avec 7 sociétés sur 10 (68,5 %).
- En augmentant leurs prix, les PME ont fait peser une partie des coûts plus importants qu’elles subissaient sur leurs clients.
- Les factures impayées des clients sont un problème réel.
- « Pour un entrepreneur belge sur quatre (27 %), les factures clients impayées dépassent 10 % du chiffre d’affaires mensuel », indique l’étude.
- En Wallonie, ce chiffre passe à 33,7 %, alors qu’à Bruxelles, c’est une entreprise sur deux (48,6 %).
- Une PME sur cinq prévoit de licencier en Wallonie, estimait début juillet SD Worx.
- Dans le sud du pays, les intentions de licenciements ont doublé pour passer de 10 % (mars 2023) à 20 % (juin 2023).
- À Bruxelles, la situation est stable, avec seulement 6% d’intention de licenciement contre 11% en Flandre.
- Au niveau belge, la moyenne des intentions de licenciement est de 14%.
- Les PME dans le secteur de l’industrie et de la construction sont les plus concernées par les licenciements.