Principaux renseignements
- Les prévisions de croissance économique de la Russie ont été revues à la baisse, passant de 2,5 pour cent à 1,5 pour cent pour 2025.
- Malgré une forte croissance en 2023 et 2024, l’économie russe ralentit cette année. Les dépenses militaires élevées ont alimenté l’inflation et contribuent à ce ralentissement.
- Le président Poutine a exprimé son inquiétude quant à l’impact des taux d’intérêt élevés sur l’investissement et a reconnu le débat en cours sur les niveaux optimaux de taux d’intérêt pour la croissance économique.
Les perspectives économiques de la Russie pour 2025 ont été revues à la baisse. La prévision initiale de 2,5 pour cent de croissance a été ramenée à 1,5 pour cent, selon Reuters. Le ministre des Finances, Anton Siluanov, a attribué ce ralentissement aux taux d’intérêt élevés mis en œuvre pour lutter contre l’inflation, qui ont limité les emprunts et ralenti l’activité économique.
Malgré une croissance robuste en 2023 (4,1 pour cent) et 2024 (4,3 pour cent), dépassant celle des pays du G7, l’économie russe est confrontée à une décélération significative cette année. Le ministre de l’Économie, Maxim Reshetnikov, a précédemment mis en garde contre une récession potentielle à moins que la politique monétaire ne subisse des ajustements.
Impact des dépenses militaires
Les dépenses militaires colossales de la Russie, les plus élevées depuis la guerre froide, ont alimenté l’inflation. En conséquence, la banque centrale a relevé son taux d’intérêt directeur à 21 pour cent en octobre 2022, son plus haut niveau depuis le début du mandat du président Vladimir Poutine. Bien que le taux ait ensuite été réduit à 20 pour cent en juin, puis à 18 pour cent en juillet, les analystes notent que l’économie reste limitée par des coûts d’emprunt élevés et des pénuries de main-d’œuvre.
Siluanov a assuré au président Poutine que le ministère de l’Économie prévoyait une croissance d’au moins 1,5 pour cent cette année. Il a souligné l’importance d’un budget équilibré. Selon lui, cela donnerait à la banque centrale plus de flexibilité pour assouplir la politique monétaire et rendre le crédit plus accessible.
Inquiétudes concernant l’économie de guerre
Le président Poutine a fait part de ses inquiétudes concernant les perturbations de l’économie russe en temps de guerre. Il s’inquiète notamment de la baisse des investissements des grandes entreprises, causée par les taux d’intérêt élevés. Ce sentiment avait déjà été rapporté par Reuters en janvier.
Au cours des deux premiers mandats de Poutine (2000-2008), l’économie russe a connu une croissance substantielle, passant de moins de 200 milliards de dollars (171 milliards d’euros) en 1999 à 1 700 milliards de dollars (1 400 milliards d’euros). Toutefois, le PIB nominal de la Russie s’élève actuellement à environ 2 200 milliards de dollars (1 900 milliards d’euros), un niveau similaire à celui observé en 2013 avant l’annexion de la Crimée.
Débat sur les taux d’intérêt et les prévisions
Poutine a pris acte du débat en cours entre le gouvernement, la banque centrale et les experts concernant le taux d’intérêt optimal et la situation économique globale. Le premier vice-premier ministre, Denis Manturov a informé Poutine que la croissance de l’industrie manufacturière devrait avoisiner les 3 pour cent. Ce chiffre est inférieur à la prévision précédente de 4,3 pour cent. La production industrielle ne devrait également progresser que de 2 pour cent, contre une prévision antérieure de 2,6 pour cent.
Des données récentes du Service fédéral des statistiques Rosstat ont révélé que le PIB de la Russie a augmenté de 1,1 pour cent au deuxième trimestre 2025, contre un taux de croissance de 4,0 pour cent au cours de la même période de l’année dernière. Le Fonds monétaire international a révisé ses prévisions de croissance économique pour la Russie cette année à 0,9 pour cent. Auparavant, l’organisation tablait sur une croissance de 1,5 pour cent. (uv)

