Lundi, un cargo a quitté la Chine en direction de Singapour, d’où il naviguera vers le Brésil. Rien d’extraordinaire là-dedans. Ce qui l’est davantage, c’est que ce navire effectuera son voyage équipé de deux immenses voiles. Selon l’entreprise qui les a commandées, ces « WindWings » pourraient réduire de 30 % les émissions de CO2 dues au voyage.
L’essentiel : le Pyxis Ocean, un navire affrété par la multinationale américaine Cargill, est équipé de deux voiles fabriquées dans le même matériau que les éoliennes. La société espère que cette technologie permettra de décarboniser le transport maritime.
- Le test permettra d’évaluer l’efficacité des voiles pour rendre les cargos plus respectueux de l’environnement. Selon Cargill, ces voiles pourraient permettre de réduire les émissions d’un cargo de 30 % au cours de sa durée de vie. Le bateau naviguera pendant environ six semaines.
- Le Pyxis Ocean est toujours principalement propulsé par des moteurs diesel. Mais même à ce niveau, le constructeur du navire, Mitsubishi Corporation, a déjà fait beaucoup de progrès en termes de respect de l’environnement. Selon l’entreprise, la génération actuelle de navires consomme déjà 31 % de carburant en moins par rapport aux premiers modèles lancés au début de ce siècle.
- Selon le fabricant des voiles, BAR Technologies, chaque voile permet d’économiser une tonne et demie de carburant par jour. Cela réduit les émissions d’un navire de cinq tonnes de CO2 par jour, par voile ajoutée. C’est la raison pour laquelle John Cooper, PDG de l’entreprise, pense que cette technologie va rapidement s’imposer. « Je prédis que d’ici 2025, la moitié des nouveaux navires seront commandés avec une propulsion éolienne », a-t-il déclaré à la BBC.
- Si l’expérience s’avère concluante, Cargill prévoit d’équiper 10 autres navires de cette technologie.
Un secteur difficile à décarboniser
Les chiffres : au niveau mondial, le transport maritime représente environ 2,9 % des émissions de CO2. Bien que le secteur ait déjà des projets de décarbonisation, ce n’est pas si évident. Outre les voiles, d’autres solutions sont envisagées.
- Le moyen le plus simple de réduire les émissions de CO2 est de commencer à utiliser d’autres carburants. Diverses solutions sont testées, de l’hydrogène (vert) au méthanol en passant par les biocarburants.
- La navigation électrique est même envisagée pour les courtes distances. En 2021, le premier bateau de ce type a été mis en service aux Pays-Bas. L’Alphenaar navigue entre Alphen aan den Rijn et Moerdijk et est équipé d’une batterie interchangeable dans un conteneur.
- Toutefois, pour les longues distances, la technologie des batteries n’est pas aussi pratique. Avec deux batteries, un navire comme l’Alphenaar peut parcourir entre 50 et 100 kilomètres.
(JM)
