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Le temps des entreprises zombies est révolu en Belgique : le nombre de faillites est en forte hausse

Le temps des entreprises zombies est révolu en Belgique : le nombre de faillites est en forte hausse
Getty Images

Un rapport d’Allianz que nous avons pu consulter est sans ambiguïté : le nombre de faillites en Belgique est en passe de retrouver son niveau pré-pandémique. Le problème est qu’à l’époque, la Belgique faisait partie des pires élèves de la zone euro.

Pourquoi est-ce important ?

La pandémie n'est plus qu'un lointain souvenir pour de nombreuses personnes, mais pour beaucoup d'entreprises, c'était l'époque bénie des bouées de sauvetage. Elles ont survécu sous perfusion des aides étatiques. Avec parfois un second coup d'électrochoc au pic de la crise énergétique. On parle donc d'entreprises "zombies". Elles auraient dû mourir, mais elles tiennent encore debout. Mais cette parenthèse est terminée.

Dans l’actu : un rapport d’Allianz sur le nombre de faillites dans le monde et en Belgique.

  • En Belgique, le nombre de faillites a fortement augmenté dès 2022, avec une hausse exceptionnelle de 49 %.
  • Les perspectives ne sont toutefois pas bien meilleures pour 2023 et 2024, avec des hausses de 9 et 4 %.
  • La Belgique échappe au niveau pré-pandémique d’un seul petit pour cent. Mais à l’époque, en 2019, notre pays détenait le deuxième chiffre le plus élevé dans une perspective historique, et l’un des pires bilans au niveau européen.
  • Notre pays dispose d’une petite économie tournée vers le monde. Un contexte global difficile pèse donc davantage sur nos entreprises.

Crédit : Allianz.

Ralentissement mondial

Dans le monde : une hausse des faillites en 2024.

  • Les faillites à l’échelle mondiale augmenteront de 10 % l’année prochaine, après avoir connu une hausse de 6 % en 2023 et de 1 % en 2022.
  • Plusieurs facteurs expliquent ces chiffres :
    • On peut d’abord citer la fin des aides qui ont permis à des entreprises de survivre, malgré leur mauvaise gestion. C’est la fin des entreprises zombies.
    • Les perspectives de croissance mondiale sont également évoquées par Allianz. La demande mondiale est en baisse, ce qui réduit le chiffre d’affaires des entreprises.
    • En outre, de nombreuses entreprises ont pu fixer leur prix à la hausse suite à la vague inflationniste. Mais ce pricing power touche à sa fin pour nombre d’entre elles.
    • Sans oublier la hausse des taux d’intérêt qui pèse sur la capacité des entreprises à emprunter, et donc à investir et recruter.

Les grosses entreprises sont l’arbre qui cache la forêt

Allianz : Depuis le deuxième trimestre 2023, cette baisse du chiffre d’affaires s’est généralisée dans toutes les régions du monde (– 1,9 % en glissement annuel), et ce, pour la première fois depuis le milieu de l’année 2020. Cette situation, combinée à la persistance de coûts élevés, pèse sur la rentabilité. En conséquence, les positions de liquidité se détériorent rapidement et ne devraient pas s’améliorer avant 2025.

  • « Les entreprises disposent encore d’importantes réserves de liquidités : 3.400 milliards d’euros dans la zone euro et 2.500 milliards de dollars aux États-Unis. Cependant, ces réserves de liquidités sont en grande partie détenues par les grandes entreprises et concernent des secteurs spécifiques, tels que la technologie et les biens de consommation durables. Dans l’ensemble, dans le contexte actuel de ralentissement de la demande, la plupart des entreprises ne sont pas en mesure de renflouer leur trésorerie. Au total, nous prévoyons deux accélérations des faillites d’entreprises à l’échelle mondiale, avec une augmentation de 6 % en 2023 et de 10 % en 2024, après une hausse de 1 % en 2022″, explique Aylin Somersan Coqui, CEO d’Allianz Trade.
  • Fin 2023, écrit Allianz, le nombre de faillites par rapport au niveau pré-pandémique sera normalisé dans les économies avancées. Dans 55 % des pays, l’augmentation sera à deux chiffres cette année. C’est le cas des États-Unis (+ 47 %), de la France (+ 36 %), du Japon (+ 35 %) et de la Corée du Sud (+ 41 %). Les Pays-Bas se situent en tête du classement avec une augmentation de 59 %. Comme écrit plus haut, le rattrapage a eu lieu dès 2022 dans notre pays.

Dernier point et pas des moindres : les délais de paiement s’allongent et s’allongeront encore d’ici l’année prochaine.

  • « Le délai moyen de paiement dépasse déjà 60 jours pour 47 % des entreprises. Un jour supplémentaire de retard équivaut à un déficit de financement de 100 milliards de dollars aux États-Unis, de 90 milliards de dollars dans l’Union européenne et de 140 milliards de dollars en Chine. Avec le tarissement des prêts bancaires pour les PME, combler ce déficit de financement pourrait constituer un défi important », annonce Aylin Somersan Coqui.
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