Dans l’actu : La crise du secteur immobilier chinois ne cesse de s’aggraver.

• En octobre, le marché immobilier a enregistré une diminution record des prix des logements existants, la plus importante depuis 2014.
  • Dans 70 grandes villes, le prix moyen des logements existants a diminué de 0,6% en octobre, comparé au mois précédent.
  • Cette baisse est plus marquée que celle de septembre, qui était de 0,5%.
• Pour la première fois de l’histoire, les soldes des prêts immobiliers ont connu une baisse.
• En d’autres termes : à la fois l’offre et la demande de logements sont en chute.

Risque de crédit des promoteurs immobiliers

Zoom arrière : Des mesures, on en prend, mais pas assez. Pour le dire clairement : Pékin essaie d’éteindre un incendie avec un verre d’eau.

• Plusieurs promoteurs immobiliers majeurs ont récemment connu une hausse rapide de leurs risques financiers associés au crédit. Un problème ignoré jusqu’à présent par Pékin.
  • Cela augmente le risque de défaut de paiement des promoteurs immobiliers, à l’image de Country Garden. Ce géant chinois a fait défaut le mois dernier sur une obligation en dollars.
• Que se passera-t-il le jour où le promoteur, criblé de dettes, ne pourra pas honorer ses propres prêts auprès des banques ? C’est tout un secteur qui risque de s’effondrer.
  • Si le promoteur fait face à des difficultés financières, cela pourrait retarder ou même arrêter la construction des projets immobiliers en cours.
  • Face à ces retards, de nombreux acheteurs ont déjà suspendu leurs paiements hypothécaires l’année dernière sur des maisons achetées, mais non livrées. Un cercle vicieux.
  • Car il est courant en Chine de vendre les appartements avant qu’ils ne soient complètement construits. Selon les analystes de Nomura, environ 20 millions d’unités immobilières ont été vendues en Chine, mais restent inachevées.
  • Un sacré risque pour l’acheteur. En cas d’annulation du projet immobilier en cours, les acheteurs qui ont déjà payé un acompte ou une partie du prix de leur logement perdent souvent leur investissement.
• En d’autres termes : « Le secteur immobilier chinois n’a pas encore touché le fond. Les marchés semblent avoir été un peu trop optimistes quant aux politiques de relance immobilière au cours des deux derniers mois », selon la holding financière japonaise Nomura.

Plus de prêts… Plus de risques

Toutefois : La Banque populaire de Chine a annoncé qu’elle avait tenu une réunion vendredi dernier avec d’autres régulateurs financiers. Le but : autoriser les prêts aux promoteurs immobiliers qui « fonctionnent normalement ».

• Cette réunion a pour objectif de prévenir une baisse non souhaitée des nouveaux prêts pendant les deux derniers mois de l’année, en planifiant ces prêts pour qu’ils coïncident avec le début de la nouvelle année. Les banques peuvent contribuer à stimuler l’activité économique dès le début de l’année, créant ainsi un élan positif.
• Les régulateurs intensifient également la pression sur les prêteurs – les banques d’État – pour qu’ils soutiennent les groupes privés en difficulté au cœur de la crise immobilière du pays.
  • Ces sociétés ne bénéficient pas du même appui que leurs concurrentes soutenues par le gouvernement.
• Mais la vue à long terme est encore une fois bloquée. L’autorisation de nouveaux prêts aux promoteurs immobiliers pourrait entraîner une augmentation de l’endettement dans le secteur, en particulier si les promoteurs rencontrent des difficultés financières persistantes. Or les difficultés des géants Country Garden et Evergrande montrent que personne n’est à l’abri.

« Un élément clé à surveiller est de savoir si et quand les décideurs politiques prendront des mesures plus audacieuses, telles que la création d’un prêteur ou d’un acheteur de dernier recours pour les promoteurs immobiliers. Si cela se produit, ce sera le tournant pour le marché immobilier. »

Larry Hu, économiste en chef pour la Chine chez Macquarie, au Financial Times.