Le référendum catalan a paralysé le marché immobilier de Barcelone

Le référendumd’autodétermination en Catalogne et les troubles politiques qui s’ensont suivis ont affecté le marché immobilier de Barcelone, écritle Financial Times. Les investisseurs étrangers fortunésrecherchent maintenant des alternatives à d’autres endroits enraison de l’incertitude politique.

« Au cours dutroisième trimestre 2017, les prix del’immobilier à Barcelone étaient 18% plus élevés que durant la mêmepériode l’année précédente », explique le journal. « Uneaugmentation de 39% avait même été constatée sur une période detrois ans ».

« Barcelone se plaçaitainsi au devant des autres villes espagnoles : à Madrid, leshausses observées étaient de 9% par rapport à l’annéeprécédente et de 17% sur trois ans. Dans l’ensemble de l’Espagne,les prix de l’immobilier ont augmenté de 4% l’année dernière etont chuté de 1% au cours des trois dernières années ».

Alternatives :Madrid, Valence ou le Portugal

Le référendum surl’indépendance catalane du 1er octobre 2017 a mis un terme à lacroissance du marché immobilier de Barcelone. Dans les semaines quiont suivi, les notaires et les agents immobiliers ont annoncé unebaisse de 50% du volume de leurs ventes. Le volume total destransactions a terminé le quatrième trimestre 2017 en haussede 3,4% par rapport à l’année précédente. Au troisièmetrimestre, la progression était de 10,4%. Toutefois, durant ledernier trimestre de l’année dernière, les prix ont chuté d’1,2%,la baisse la plus importante observée dans les quartiers les pluschers de la ville.

« Dans l’Eixample, unquartier exclusif du centre-ville, on a constaté une baisse des prixde 4,5% « , a déclaré Jesus Encinar, PDG du groupe immobilierIdealista. « Les acheteurs de l’Eixample sont beaucoup moinsconciliants et plus sensibles aux développements politiques.Beaucoup d’entre eux se tournent maintenant vers des villesespagnoles alternatives telles que Madrid et Valence ou encore versle Portugal ». Ces dernières années,les acheteurs étrangers avaient, selon Encinar, manifesté unintérêt croissant pour l’Eixample.

Perspectives

La sensibilité desacheteurs étrangers à la situation politique incertaine catalaneoffre, selon Encinar, à moyen terme de moins bonnes perspectivespour le marché immobilier de Barcelone. « Les investisseursétrangers exigent une part croissante du marché »,explique-t-il. « Des années de hausse des prix ont fait que laplupart des biens immobiliers sont devenus inabordables pour lapopulation locale. »

« Il faut craindre queles acheteurs étrangers se retirent lorsque le problème catalanrefera surface », prévient Encinar. « Les problèmes ontdéjà amené de nombreuses grandes entreprises à retirer leur siègede Barcelone, et au cours du mois de décembre, le nombre devoyageurs d’affaires dans la capitale catalane a chuté de plus de33%. »

Selon Encinar, Barcelone peut sedistinguer sur le marché de l’immobilier européen grâce à desprix attractifs. En décembre 2017, les prix des maisons de luxe sesituaient à Barcelone entre 6.000 et 7.500 euros le mètre carré,contre une fourchette entre 27.000 et 33.000 euros à Londres et16.500 et 20.000 euros à Paris. Barcelone est même moins chère queBerlin, où les prix se situent entre 10.000 et 12.000 euros le mètrecarré.

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