Principaux renseignements
- Le projet FCAS est au point mort en raison d’un différend entre Airbus Defence et Dassault.
- Airbus estime pouvoir développer plus efficacement un avion de combat de haute qualité sans la participation de Dassault.
- Les gouvernements français et allemand doivent se prononcer d’ici la fin de l’année sur l’avenir du projet FCAS.
Des divergences entre Airbus Defence et Dassault, respectivement les plus grandes entreprises aérospatiales allemande et française, ont bloqué l’avancement du projet Future Combat Air System (FCAS), d’un coût de 100 milliards d’euros. Les tensions se sont accrues ces derniers mois, les deux entreprises ayant publiquement exprimé leur mécontentement l’une envers l’autre.
Coopération vers la fin
Après une réunion du personnel, Thomas Pretzl, président du comité central d’entreprise d’Airbus Defence and Space, a proposé qu’Airbus mette officiellement fin à sa collaboration avec Dassault. Il estime que le développement d’un avion de combat de haute qualité serait plus efficace sans l’implication de Dassault.
Dassault a insisté pour prendre la tête du développement de la composante avion de combat. Éric Trappier, PDG de Dassault, a même déclaré qu’il préférait développer une nouvelle génération d’avions de combat de manière indépendante plutôt que de continuer à collaborer avec Airbus Defence.
Seule l’entreprise espagnole Indra est restée neutre dans ces conflits publics.
Échéance critique
L’accord initial entre l’Allemagne, la France et l’Espagne stipulait que Dassault jouerait un rôle de premier plan dans le développement de l’avion de combat. Airbus serait quant à lui chargé de superviser les aspects liés aux drones et à l’IA dans le cloud dans le cadre de la conception du « système de systèmes ».
Les gouvernements allemand et français sont désormais confrontés à une échéance critique à la fin de l’année pour déterminer l’avenir du projet FCAS. Une réunion des ministres de la Défense des trois pays partenaires, initialement prévue en octobre à Berlin, a été reportée en raison des changements incessants au sein du gouvernement français. La semaine dernière, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a souligné que la décision concernant le rôle de la France dans le projet FCAS ne pouvait être prise unilatéralement, Dassault jouant un rôle crucial. Pretzl a réitéré la nécessité de conclure des accords clairs et définitifs pour pouvoir avancer. (jv)
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